Les compagnies pétrolières commencent à s'inquiéter du climat
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A six mois de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques, les compagnies pétrolières veulent peser dans les débats.
Les compagnies pétrolières commencent à s'inquiéter du climat. Une petite révolution dans un secteur plutôt enclin dans les années passées à nier la responsabilité des énergies fossiles – pétrole, gaz et charbon – dans le réchauffement climatique. Mais le vent a tourné depuis que les fonds de pension, les fonds d'investissements et les actionnaires mettent leur nez dans les émissions de gaz à effet de serre !
La motivation de ces investisseurs n'est pas forcément écologique, mais que se passerait-il si la responsabilité juridique de leur fonds était engagée après une remontée du niveau des océans ? Plus prosaïquement, l'action des compagnies pétrolières pourrait plonger si elles étaient contraintes de renoncer à une grande partie de leurs réserves d'hydrocarbures, pour éviter un réchauffement trop important de la planète. Pour remotiver leurs actionnaires, la major britannique BP et la néerlandaise Shell ont déjà promis toute la transparence à ce sujet.
A mesure qu'approche la COP21, les compagnies pétrolières veulent peser dans les débats. Sur l'invitation du français Total, un groupe de réflexion sur le climat réunit les britanniques BG et BP, le néerlandais Shell, le norvégien Statoil, l'italien Eni, et même la compagnie publique saoudienne Aramco. Les majors font avant tout la promotion de la capture et du stockage du CO2, mais elles promettent aussi plus d'investissement dans le gaz, moins émetteur que le pétrole, et a fortiori que le charbon. Elles promettent aussi toujours plus d'investissements dans les énergies renouvelables, Saudi Aramco promet même d'exporter plus de courant solaire que de pétrole dans trente ans !
Pour l'instant les majors nord-américaines font cavalier seul, mais elles n'en communiquent pas moins très activement. Le changement climatique est là, reconnaît l'exploitant des sables bitumineux canadiens Suncor, mais il faut un système mondial de taxation du CO2 qui s'appliquerait aux consommateurs comme aux producteurs d'énergie. Même solution promue par l'américain Exxon, qui va jusqu'au Vatican défendre les énergies fossiles – encore 80 % de l'énergie de la planète en 2030 – à quelques semaines d'une encyclique très attendue du pape François sur l'environnement et le climat.
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