Chronique des matières premières

Le coton OGM nécessite un usage croissant de pesticides

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L’Inde et le Pakistan déplorent une résistance de plus en plus grande des parasites au coton OGM de type BT, pourtant censé les combattre. Ils sont contraints d‘utiliser plus de pesticides.

Une exploitation de coton dans la région de Gujarat, en Inde.
Une exploitation de coton dans la région de Gujarat, en Inde. Getty Images/John Henry Claude Wilson
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C’est un comble, mais le coton OGM nécessite un usage croissant de pesticides. Les chercheurs s’en inquiètent en Inde et au Pakistan, où l’on cultive plus de la moitié du coton de la planète et où le coton est en quasi-totalité transgénique.

Ce coton BT contient pourtant déjà un pesticide contre le pire des prédateurs du coton, le ver rose - un ver qui mange l’intérieur des capsules de coton avant qu’elles ne puissent produire de la fibre. Ce coton OGM est donc censé permettre aux agriculteurs de ne pas utiliser d’insecticide contre ce fléau.

Des rendements augmentés de 60 % entre 2003 et 2006

L’efficacité a effectivement été maximale les premières années : de 2003 à 2006, les rendements de coton indien ont augmenté de 60 % ! En Inde, où les agriculteurs n’utilisent quasiment pas de pesticides, le coton BT a été quasi-miraculeux.

Mais au bout de quelques années, le ver rose a fini par résister au coton OGM, les rendements ont commencé à chuter à la fin des années 2000. Depuis la semence a été modifiée à plusieurs reprises par Monsanto : après Bollgard 1, l’entreprise a commercialisé Bollgard 2 puis 3, mais la course contre la montre continue contre ce ver rose décidément très retors.

La lutte continue

Désormais, pour l’éradiquer, il faut déverser des pesticides dans les champs de coton ! Davantage de pesticides également pour éliminer les autres insectes ravageurs du coton, dont la mouche blanche. Parce qu’ils se sont mis à proliférer. Le coton indien est à 98 % OGM, pas de zone refuge comme en Australie pour espérer restaurer l’équilibre biologique entre toutes ces petites bêtes.

Alors que la lutte intégrée contre les ravageurs du coton se répand ailleurs, l’Inde est devenue très dépendante du coton BT. Les semences OGM ont non seulement coûté très cher aux paysans indiens. Mais elles tiennent de moins en moins leurs promesses, c’est d’ailleurs pourquoi le gouvernement indien a obtenu de Monsanto qu’il baisse ses tarifs.

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