Le sultanat d’Oman, un pays pétrolier situé dans le Golfe, a été très affecté par l’effondrement des cours de l’or noir. Il cherche maintenant à redresser ses finances publiques en déficit et à diversifier son économie.
Cette année encore, le gouvernement maintient le cap sur l’austérité pour combler son déficit. Cela se manifeste surtout à la pompe à essence. Où une grosse partie des subventions ont été supprimées en janvier 2016. Depuis, le prix du carburant a augmenté de 60% et les omanais guettent chaque mois avec anxiété le nouveau prix fixé par le ministère du Pétrole.
En revanche, le sucre, le riz, l’eau et l’électricité sont toujours largement soutenus. Le gouvernement a opté pour la rigueur en douceur. Pour éviter la récession et les troubles de la rue. Car la crise pétrolière a été sévère, le produit intérieur brut par habitant est passé de 20 000 à 15 000 dollars en deux ans.
Pour compenser la baisse des revenus procurés par le pétrole l'Etat omanais augmente les taxes.
Les entreprises sont les plus affectées et non les particuliers puisqu’ici il n’existe ni TVA ni impôt sur le revenu des ménages. L’impôt sur les sociétés a été relevé de quelques points. Et le prix du permis de travail pour les étrangers a grimpé de 50%. Certains expatriés ont perdu leur emploi et ont quitté le pays.
Mais ils sont toujours une composante essentielle de l'économie omanaise, les 2 millions recensés représentent la moitié de la population. Dernière hausse bien réelle intervenue il y a quelques jours : celle du visa touristique, il a quadruplé, il coûte désormais 20 rials omanais, soit 47 euros.
Cette hausse des visas pourrait-elle freiner le tourisme ?
C'est ce que l'on redoute au ministère du Tourisme. Cette forte augmentation étonne au moment où le pays cherche à diversifier son économie pour rompre avec la trop forte dépendance à l'or noir. Mais c'est vrai aussi qu’Oman a développé un tourisme de luxe réservé à des vacanciers aux poches bien remplies.
Il s'agit des voisins du Golfe bien sûr, mais aussi des curieux du monde entier attirés par les paysages et la culture de ce pays tranquille et accueillant, Oman est un peu une oasis de paix au cœur d'une région agitée. La fréquentation est en forte hausse, mais le tourisme est encore une activité mineure, qui pèse dix fois moins que le pétrole.
Quels sont les autres secteurs qu’Oman cherche à développer pour sortir des hydrocarbures ?
L'agriculture, la pêche, les mines, et la logistique, des secteurs destinés à favoriser les exportations. Oman cherche à valoriser sa position stratégique, pivot entre l’est et l’ouest, à l’entrée du détroit d’Ormuz. Ce n'est pas la première fois que ce pays du Golfe veut diversifier son économie ; le baril à 100 dollars a très vite anesthésié les ardeurs réformistes. Maintenant que ses coffres se vident, tout comme ses réserves en hydrocarbures, le sultanat a besoin d'attirer au plus vite les investisseurs étrangers pour réussir sa mutation.
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