Un titre simple mais qui a le mérite d’être clair, « Emmanuel Macron président » : c’est la Une de Ouest France.
Sud-Ouest est encore plus lapidaire : « président », avec une grande photo de l’élu sur fond bleu.
« Macron, le sacre », ose Le Dauphiné.
« L’Exploit Macron », lance Le Midi Libre.
« L’espérance Macron », invoquent Les Dernières Nouvelles d’Alsace.
Pour Les Echos, c’est « la France qui ose »
« 39 ans et président ! », s’esbaudit Le Parisien.
« La victoire en marchant », clame Le Figaro.
« Bien joué », tonne Libération.
« Une victoire large et fragile », tempère La Croix.
En effet, au-delà de l’exploit que tout le monde reconnaît, « quoi qu’il arrive, précise le quotidien catholique, Emmanuel Macron ne devra jamais oublier qu’il a été à la fois très bien et très mal élu. Très bien car il a bénéficié d’un des scores les plus élevés de la Ve République. Très mal parce que de nombreux citoyens ont voté en sa faveur non par adhésion mais uniquement pour écarter la menace du Front national. Le premier tour de l’élection présidentielle a été le révélateur d’une profonde colère dans notre pays, relève La Croix, captée à la fois par le Front national et par La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Apporter des réponses à la souffrance sociale est une urgence impérieuse pour le chef de l’État. »
Combler le fossé
C’est vrai, renchérit Libération, Emmanuel Macron a désormais « une dette envers le peuple […] : celle que Jacques Chirac, en son temps, n’avait pas honorée, en refusant de rassembler au-delà de ses partisans. […] C’est le défi principal du nouveau président, relève le journal : combler peu à peu le fossé qui sépare France heureuse et France en colère, France d’en haut et France décrochée. Une République qu’une bonne partie du peuple abandonne n’est plus une République. Emmanuel Macron a toute légitimité pour mettre en œuvre, s’il gagne les législatives, le programme qu’il a présenté aux Français. Mais, prévient Libération, si ce programme ne favorise pas le peuple, s’il se contente de satisfaire les ambitions réformatrices de ceux d’en haut, seraient-ils bien intentionnés, sa présidence tournera mal. »
« Ne nous y trompons pas, pointe Le Figaro : la France de Macron, cette France positive, dynamique, réformatrice, ouverte à l’Europe comme au vent du large existe bel et bien - et c’est heureux. Mais elle ne représente qu’un quart des Français. […] Et les résistances-là ne vont pas disparaître comme par enchantement. Socialistes humiliés, fillonistes ulcérés, mélenchonistes exaspérés, lepénistes furibonds : toutes les forces politiques du pays ont une bonne raison de vouloir se revancher d’Emmanuel Macron. » Et pour les Républicains, « après des semaines de descente aux enfers, soudain l’étau se desserre. Dès lors, pour eux, le chemin est tout tracé, lance Le Figaro : cap sur les législatives ! Objectif cohabitation. »
En effet, constate L’Opinion, « une nouvelle campagne électorale s’est déjà ouverte ce dimanche à 20 heures : celle des législatives. Elle sera déterminante. Emmanuel Macron réussira-t-il à réaliser une nouvelle fois l’impossible : obtenir une majorité parlementaire ? »
Le Journal de la Haute-Marne insiste : « pouvoir s’appuyer sur une Assemblée qui soutiendra sa politique sera beaucoup plus ardu, pour un ex-candidat qui se veut le champion du " ni droite, ni gauche ", mais aura besoin des deux pour gouverner… et de contenter chacun. »
Etre à la hauteur !
En tout cas, pour Ouest France, il faut espérer : « même si l’on comprend les déceptions des uns et des autres, un grand espoir est né, estime le quotidien de l’ouest. Désormais, devant un paysage politique nouveau, il faut oser construire autrement qu’hier. Faire du neuf non pas pour la galerie, mais pour une rénovation profonde de notre pays. [...] Aujourd’hui, le nouvel élu ne peut décevoir, conclut Ouest France. Il se doit de réussir cette marche en avant attendue de tous en France, en Europe et dans le monde. C’est notre dernière chance. »
Alors, maintenant, au travail, lance La République des Pyrénées. « La France a offert au monde et à l’Europe le spectacle d’une campagne où les extrêmes vociférants tenaient le haut du pavé et nous promettaient une France sortie de l’Histoire. Macron nous promet le contraire. Deux tiers des Français l’ont soutenu dans cette démarche, par adhésion ou par défaut. Peu importe. Une nouvelle page d’histoire s’écrit dans notre pays. A Emmanuel Macron d’en être l’auteur et… d’être à la hauteur. »
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