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A la Une: bras de fer politique au Mali

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Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita.
Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita. HABIBOU KOUYATE / AFP
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La partie est engagée entre l’actuel pouvoir présidentiel et l’opposition dans la perspective de l’élection présidentielle de juillet prochain. Dimanche, note le site d’information Slate Afrique, « une soixantaine de partis politiques et d’associations de l'opposition malienne ont formé à Bamako une coalition. Objectif : réaliser 'l’alternance et le changement'. Les signataires, parmi lesquels Soumaïla Cissé, chef du principal parti d’opposition, l’opposant Tiébilé Dramé, ainsi que plusieurs candidats déclarés à l’élection présidentielle, se sont engagés, selon leurs dires, à 'mettre fin à l’immense gâchis qu’a été le quinquennat finissant'. L’un des objectifs est d’avoir 'le moins de candidats possibles de la coalition au premier tour de la présidentielle', a expliqué Soumaïla Cissé. »

« Les préparatifs de l’élection présidentielle du dimanche 29 juillet sont véritablement entrés dans leur phase décisive, s’exclame pour sa part Mali Horizon à Bamako, surtout après la convocation du collège électoral par le conseil des ministres de vendredi dernier. Les doutes semblent se dissiper quant à la tenue vaille que vaille du scrutin. Ce qui fait que les acteurs politiques donnent un coup d’accélérateur à cette course pour la conquête ou la conservation du pouvoir. »

L’opposition veut donc unir ses forces, relève le quotidien malien, mais la majorité présidentielle n’est pas en reste : hier dimanche également, « une bonne partie de la classe politique soutenant les actions du président de la République s’est retrouvée à l’hôtel Olympe, sur les hauteurs de Daoudabougou comme pour rester dans le bain du palais de Koulouba (la colline du pouvoir). Une cinquantaine de partis politiques et de nombreuses associations y ont signé une alliance de confiance en vue d’aider à faire réélire IBK à la présidence de la République. (…) C’est donc les grandes manœuvres qui s’accélèrent, conclut Mali Horizon, en vue de l’élection présidentielle qui promet de chaudes empoignades. En attendant l’ouverture de la campagne électorale de ce scrutin le 7 juillet prochain. »

Pour ou contre IBK…

Une campagne qui a d’ores et déjà commencé par voie de presse…

Le quotidien Le 22 Septembre pointe la récente visite d’IBK à Ségou au cours de laquelle le chef de l’Etat a inauguré plusieurs infrastructures : « les ponts et les routes de Koulikoro, Sikasso, Kayes, précise le journal, et bien sûr l’échangeur de Ségou. Sans compter la rénovation du pont de Markala et les trois kilomètres de route bitumée à l’intérieur de cette ville. Ces actions palpables jurent avec les mensonges et les dénigrements de l’opposition, estime Le 22 Septembre, qui inonde une certaine presse et les réseaux sociaux de contrevérités. Elle a toujours clamé qu’IBK 'n’avait rien fait', sans retenue. Le bilan d’un seul département, conclut le quotidien malien, a ébranlé la certitude de certains opposants et édifié davantage nos concitoyens sur les infrastructures construites par le régime. »

A contrario, L’Aube, autre quotidien de Bamako, dénonce les scandales à répétition, selon lui, qui ont émaillé le mandat d’IBK.

« De l’achat de l’avion présidentiel à l’achat d’équipements militaires pour l’armée malienne, en passant par la sulfureuse affaire d’acquisitions des pick-up, des tracteurs et de l’engrais frelaté… Le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta s’est abonné tout au long de son mandat aux magouilles, détournements de deniers publics et aux surfacturations. (…) Par sa gestion calamiteuse, le président IBK et ses gouvernements successifs ont conduit le pays au désastre. Conséquence : les injustices flagrantes, les détournements de biens publics au vu et au su de tous, l’extension de la pauvreté, le chômage des jeunes, ont créé un profond mécontentement du peuple malien. »

Encore des violences dans le Nord

Parallèlement, la situation sécuritaire ne s’arrange pas, loin de là…

En effet, relève L’Observateur Paalga à Ouaga, « c’est à une véritable boucherie qu’on a assisté en fin de semaine dernière dans la région de Ménaka (dans le nord du pays) où, en l’espace de deux jours, une quarantaine de personnes ont été tuées par des assaillants venus d’on ne sait où : à Andéramboukane d’abord, jeudi, on a enregistré, selon les sources, entre 6 et 12 morts ; ensuite, vendredi, 31 personnes sont restées sur le carreau à Infoukaretane. Et chaque fois, des individus présentés comme 'des Peuls à motos', qui seraient membres de l’Etat islamique, ont été accusés. Vrai ou faux, pointe L’Observateur, ce portrait-robot ne va certainement pas contribuer à pacifier les relations déjà hostiles entre les communautés dans cette partie du Mali devenue une poudrière identitaire susceptible d’exploser à tout moment. »

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