Chronique des matières premières

Blé américain et bœuf brésilien au menu de la visite de Bolsonaro à Washington

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Le nouveau président du Brésil Jair Bolsonaro effectue sa première visite officielle aux Etats-Unis. Avec Donald Trump mardi, il devrait évoquer la situation au Venezuela, mais aussi le commerce des produits agricoles entre les deux pays, deux géants des matières premières. Le blé américain et le boeuf brésilien seront en particulier au menu des discussions.

Première visite officielle aux Etats-Unis, ce mardi 19 mars 2018, pour le nouveau président brésilien, Jair Bolsonaro.
Première visite officielle aux Etats-Unis, ce mardi 19 mars 2018, pour le nouveau président brésilien, Jair Bolsonaro. © REUTERS/Ueslei Marcelino
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Jair Bolsonaro va rencontrer Donald Trump avec dans ses bagages une promesse, celle d'ouvrir plus largement les frontières du Brésil au blé des Etats-Unis. Selon une source proche des négociations contactée par l'agence Reuters, il s'agirait d'un quota sans droits de douane de 750 000 tonnes de blé par an, environ 10 % des importations du Brésil. Brasilia respecterait enfin son engagement vieux de vingt ans, arraché à l'issue des négociations agricoles de l'OMC, le cycle de l'Uruguay.

750 000 tonnes de blé américain

Jusqu'à présent seul le blé des pays du Mercosur, la zone de libre échange sud-américaine, bénéficiait de ce régime de faveur, en particulier le blé argentin. Le blé des Etats-Unis était toujours taxé à hauteur de 10 %.

Le Brésil fait une concession sur le blé en espérant que les États-Unis rouvriront leurs frontières à sa viande de boeuf. Le Brésil est le premier exportateur de viande bovine au monde, avec même un record de ventes l'an dernier (1,64 million de tonnes vendues dans le monde). Mais ce record est surtout dû aux achats de la Chine et de Hong Kong (environ la moitié des débouchés du boeuf brésilien).

Obstacle sanitaire sur le boeuf

Les Etats-Unis eux n'importent que de la viande de boeuf transformée, plus de viande fraîche du Brésil. Ils ont fermé leurs frontières depuis le scandale de corruption des inspecteurs sanitaires brésiliens, il y a deux ans. Le gouvernement de Jair Bolsonaro espère débloquer ce dossier, mais il n'aura sans doute pas de réponse immédiate des organes de régulation américaine.

L'éthanol bloque le sucre

Quant au sucre du Brésil, il n'est pas sur le point de rentrer sans droit de douane aux Etats-Unis. La condition de l'administration américaine, c'est une ouverture plus grande des frontières brésiliennes à l'éthanol de maïs américain, sans taxe. Ce que le Brésil n'est pas prêt à faire, il est déjà le premier importateur d'éthanol américain alors qu'il produit lui-même de l'éthanol de canne à sucre, et même de plus en plus d'éthanol de maïs. La concurrence américano-brésilienne sur l'éthanol est donc frontale. En attendant, l'administration brésilienne fait une concession sur le blé, que le Brésil doit de toute façon importer à hauteur de 60 % de ses besoins.

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