Gregory Buchakjian dépeind le capharnaüm urbain de Beyrouth
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À Bruxelles, la Fondation Boghossian, établie dans un bijou d'architecture alliant art déco et style moderniste, présente une exposition de photos intitulée « Habitats abandonnés de Beyrouth ». Gregory Buchakjian, historien de l'art, s'intéresse depuis plus de dix ans au patrimoine architectural de la capitale libanaise. Il présente dans cette exposition des images empreintes d'histoire et de mémoire.
Gregory Buchakjian sillonne la ville de Beyrouth depuis plus de 10 ans. Il recense près de 750 édifices abandonnés : palais, demeures plus modestes et typiques, mais aussi immeubles. Il en a choisi une centaine pour l'exposition qu'il classe par ordre chronologique et nous fait ainsi parcourir du XVIIIe siècle à nos jours autant de demeures à l'abandon dans la capitale libanaise : « Nous avons déjà perdu notre ville entre 1975 et 1990 à cause de la guerre, commente-t-il. Puis après 1990, toute la politique de la reconstruction est une politique qui était totalement antisociale, totalement néo-libérale où on a continué à la perdre, mais différemment. »
Le centre-ville privatisé et dévolu aux grandes marques, des tours ou immeubles en lieu et place de demeures ancestrales, c'est effectivement le capharnaüm urbain que montre Gregory Buchakjian. Une exposition qui se termine toutefois sur une lueur d'espoir. Une photo sur fond d’immeuble en ruine montre les manifestants libanais dans la rue depuis deux mois réclamant la chute d'un gouvernement corrompu et se réappropriant en quelque sorte l'espace public dont ils ont été privés durant des décennies.
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