Audiovisuel: Courbit, roi de la production mondiale
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Nous parlons de Banijay, un champion tricolore de la production audiovisuelle qui est en passe de racheter le groupe Endemol Shine en 2020. À sa tête, c’est un homme très discret, Stéphane Courbit, qui tient les rênes de ce nouveau géant du paysage.
Black Mirror, Versailles, Millenium, Peaky Blinders, Big Brother, Masterchef, Star Academy, L’île de la tentation… Toutes ces séries ou ces émissions ont une même origine, Endemol Shine, du nom de John de Mol, l’inventeur néerlandais de la téléréalité, et de Shine, le producteur britannique. Pour mettre la main sur ce groupe pour plus de 2 milliards d’euros, un Français, un Lyonnais, Stéphane Courbit s’est allié à Vivendi, et donc à Vincent Bolloré, ainsi qu’à Marc Ladreit de Lacharrière. Les trois hommes sont d’ailleurs membres du très élitiste réseau Le Siècle et ont en commun d’être catholiques. Mais, c’est lui, Stéphane Courbit qui veillera sur le nouveau géant de la production en apportant la société qu’il contrôle, Banijay connue en France pour produire les émissions de Cyril Hanouna sur C8, Nagui ou Fort Boyard sur France 2, Koh-Lanta sur TF1 ou 28 Minutes sur Arte.
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Le groupe Banijay va ainsi tripler de taille pour atteindre 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, ce qui en ferait, selon Les Échos, le premier producteur audiovisuel au monde, devant ITV. Une trajectoire à la fois éblouissante pour Stéphane Courbit, ancien stagiaire de l’animateur Christophe Dechavanne, et assez périlleuse. Éblouissante d’abord, car le Lyonnais réussit à racheter Endemol dont il avait vendu la partie française à l’Espagnol Telefonica pour 240 millions d’euros au début des années 2000. Éblouissante toujours, car le Français a toujours rencontré le succès avec l’audiovisuel. Depuis son rachat de la société Zodiak, en 2016, il ne cesse de dire qu’il faut être numéro 1 dans ce qui est, rappelle-t-il, une industrie de talents et de franchises. Ses investissements dans l’énergie avec Direct Energie ou dans les jeux en ligne avec Betclic se sont révélés beaucoup moins fructueux.
Et en même temps, Stéphane Courbit ne peut pas ignorer quelques périls. EndemolShine, déjà, est très endetté, à 1,6 milliard d’euros, et c’est ce montant qui avait fait fuir ITV qui avait regardé le dossier. Ensuite, et surtout, le groupe a surtout concentré son développement sur les émissions de flux, donc en direct, alors que ce qui plaît aux plateformes comme Netflix ou Amazon, c’est au contraire la fiction et en particulier les séries qui peuvent se stocker. Stéphane Courbit montre ainsi qu’il croit à la télévision, à la force de ce rendez-vous pour suivre une émission. S’il a raison, il sera vraiment le « pape du PAF », comme on le surnommait autrefois, selon Paris Match. Sinon, il coulera comme a coulé son yatch, le Yogi en mer Égée il y a huit ans.
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