Législatives en Algérie: le FLN remporte un scrutin marqué par une forte abstention

L'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a annoncé ce mardi la victoire du Front de libération nationale (FLN) aux législatives organisées samedi, dans un contexte de très forte abstention et de crise politique. Finalement, ces élections consacrent surtout l’absence de changement et le désenchantement de tous ceux qui l’avaient espéré

Les législatives algériennes ont été marquées par un taux de participation historiquement bas.
Les législatives algériennes ont été marquées par un taux de participation historiquement bas. AP - Toufik Doudou
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Le Front de libération nationale sort vainqueur des élections législatives algériennes. Selon les résultats provisoires, il rafle 105 sièges sur 407, en recul de 50 sièges, compensé par ceux obtenus par divers partis alliés, à commencer par celui de toujours, le RDN (57 sièges). Victoire donc, même si elle est également limitée par la percée de candidats indépendants qui obtiennent 78 sièges. Le Mouvement de la société pour la paix, parti islamiste, arrive troisième avec 64 sièges. Le mouvement Jil Jadid qui représente la jeunesse et qui a participé à ce scrutin n'a obtenue finalement qu'un seul siège.

Les autorités ont également révisé à la baisse le tôt de participation annoncé dimanche dernier, pourtant déjà historiquement bas. 23,03% de participation, de toute son histoire, jamais l’Algérie n’a connu scrutin aussi peu suivi. L'abstention est « le plus grand parti » en Algérie, ont ironisé plusieurs analystes.

Un record qui n’a cependant rien de surprenant, ces législatives anticipées ayant été boycottées par une grande partie de l’opposition ainsi que par les partisans du Hirak, ces Algériens qui avaient manifesté pendant des mois contre l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission il y a deux ans après deux décennies années de règne, et qui exigent depuis la fin du système et l’avènement d’une transition démocratique.

La campagne électorale avait également été marquée par des arrestations de journalistes ou de figures de la contestation.

Les Algériens qui aspiraient au changement, même s’ils n’y croyaient déjà plus vraiment, voient donc leurs espoirs enterrés. Said Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, ne cache pas son amertume.

Said Salhi

Le président Abdelmadjid Tebboune, lui, garde les mains libres pour la mise en œuvre de sa feuille de route censée réformer le régime en place.

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