Japon: Fumio Kishida élu à la tête du parti au pouvoir et prochain Premier ministre de facto

L'ancien ministre des Affaires étrangères japonais Fumio Kishida a été élu mercredi à la tête du Parti libéral-démocrate (PLD, droite) à une large majorité. Ce modéré deviendra la semaine prochaine Premier ministre du pays.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Fumio Kishida, âgé de 64 ans, a obtenu 257 voix lors du second tour d'un scrutin interne au Parti libéral-démocrate, contre 170 voix pour Taro Kono, 58 ans, qui est l'une des figures politiques les plus connues de l'archipel. Ce modéré est assuré d'être désigné Premier ministre lors d'un vote au Parlement le 4 octobre.

Le parti conservateur au pouvoir sans interruption ou presque depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale place ainsi à la tête du gouvernement un ancien banquier d'Hiroshima, la ville martyre du premier bombardement atomique de l'histoire.

Désarmement atomique

Fumio Kishida milite pour le désarmement atomique. Mais, paradoxalement, il est opposé au traité de l'ONU sur l'interdiction des armes nucléaires que le Japon, allié aux États-Unis, n'a toujours pas ratifié. Mais, nuance-t-il, il acceptera de signer le traité onusien le jour où les puissances nucléaires l'auront entériné.

Fumio Kishida est aussi favorable à l'énergie nucléaire dans le mix énergétique du pays en dépit de l'accident nucléaire de Fukushima.

Restructurer l’économie

Homme de consensus, peu charismatique, cet ancien ministre des Affaires étrangères veut lutter contre les inégalités sociales, la pauvreté, la précarité qui ont augmenté avec la pandémie. Fumio Kishida insiste sur la nécessité de restructurer la troisième économie du monde pour donner au Japon les moyens de rester compétitif malgré le vieillissement accéléré de sa population.

Il succède à Yoshihide Suga tombé au plus bas dans les sondages pour sa gestion peu convaincante de la pandémie. Et son obsession à tenir les Jeux olympiques de Tokyo malgré l'opposition d'une majorité de Japonais.