Afrique du Sud: l’ancien président et Prix Nobel de la paix Frederik de Klerk est mort
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Frederik de Klerk a été le dernier président sud-africain avant la fin de l'apartheid. En 1993, il avait obtenu le prix Nobel de la paix avec Nelson Mandela qui lui a succédé. Il avait 85 ans.
C’est par le biais de sa fondation que l’on a appris, ce jeudi 11 novembre 2021, la mort de l’ancien président âgé de 85 ans. Le porte-parole de l'organisation a notamment déclaré au media sud-africain News24 : « L’ancien président est mort plus tôt ce matin dans sa maison de Fersnaye (au Cap) après avoir lutté contre le cancer. Il laisse derrière lui sa femme Elita, ses deux enfants Susan et Jan, ainsi que ses petits-enfants. » Un cancer des poumons lui avait été diagnostiqué en début d’année et il avait depuis entamé une série de soins.
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Sa fondation devrait ensuite faire des annonces concernant l'organisation des funérailles de celui qui fut à la tête du pays de 1989 à 1994, assurant la transition du régime ségrégationniste de l'apartheid vers une Afrique du Sud démocratique qui allait élire Nelson Mandela en 1994. Pour ses efforts de médiation, il a d'ailleurs partagé le prix Nobel de la paix en 1993 avec Nelson Mandela.
Provocation de Julius Malema
La première réaction à ce décès peut même être qualifiée de provocation. Elle vient de Julius Malema, le leader du Parti des combattants pour la liberté économique. Dans un tweet, il écrit : « Merci Dieu », comprenez, merci Dieu d’avoir repris cette âme.
Le révérend Desmond Tutu a salué jeudi le courage de l'ancien président à mener la transition démocratique de l'Afrique du Sud, mais pointant son manque de remords au sujet de l'apartheid. De Klerk laisse l'image d'une personnalité controversée. On lui reproche notamment son double discours sur l'apartheid. L'année dernière, par exemple, il a soulevé une vive polémique en affirmant que l'apartheid n'était pas un crime contre l'humanité. Malgré ses excuses publiques, de Klerk laisse dont l'image d'une personnalité ambigüe.
John Steehuisen, leader de l'Alliance démocratique, Premier parti d’opposition, salue son travail via sa fondation créée en 1999 pour plus de démocratie et de constitutionnalisme. Le Président Cyril Ramaphosa n’a pas encore réagit. La question de ses funérailles devrait être un enjeu politique. L’Afrique du Sud va devoir la juste mesure pour célébrer celui qui fut à la fois l’acteur du régime honni de l’apartheid et celui qui y a mis fin.
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