Libye: l'Autorité électorale propose de décaler la présidentielle au 24 janvier 2022
Ce report au 24 janvier intervient quelques heures après les déclarations d'une commission parlementaire chargée des relations avec la commission électorale. Elle a conclu à « l'impossibilité » de tenir l'échéance de vendredi prochain. C'est le Parlement qui « se chargera d'adopter les mesures nécessaires afin de lever les entraves au processus électoral », a déclaré la Haute Commission électorale.
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Depuis plusieurs semaines, le scénario du report de l'élection se profilait, mais aucune institution ne semblait vouloir prendre la responsabilité de l'officialiser.
La Commission électorale libyenne, après consultations avec le Parlement, a enfin tranché. Elle propose donc de reporter d'un mois le scrutin présidentiel. Selon l'article 43 de la loi numéro 1 propre à l'élection présidentielle, il revient à la Commission d'annoncer le report de l'élection et c'est le Parlement qui devra fixer une nouvelle date dans un délai qui ne dépasse pas les 30 jours. Le Parlement va tenir une séance officielle à Tobrouk ce 27 décembre sur les questions électorales. En proposant une nouvelle date le 24 janvier, la HNEC cherche à impliquer directement le parlement, pour qu'il entérine cette nouvelle date, mais il n'est pas certain que ce dernier veuille prendre à sa charge cette responsabilité.
La Commission est revenue ce mercredi matin sur les difficultés à laquelle elle a été confrontée : la phase « des recours et des appels a constitué un tournant dangereux pour le processus électoral », a-t-elle indiquée. L'Autorité électorale dénonce une législation électorale inadéquate concernant « le rôle de la justice dans les appels et les contentieux électoraux », ce qui selon elle a freiné le processus.
Les groupes armés pèsent sur la tenue du scrutin
Selon la Haute Commission électorale, ce sont les interférences politiques dans les décisions judiciaires, qui l'ont empêché d'annoncer une liste finale de candidats. La HCE affirme clairement qu'elle n'a pas pu exclure les candidats qui ne répondaient pas aux conditions nécessaires exigées.
Le report du scrutin était attendu depuis plusieurs jours faute de préparatifs adéquats. Il est annoncé sur fond de désaccords jusque-là insurmontables entre camps rivaux.
Plusieurs experts mettent désormais en garde contre de longues querelles sur la date des nouvelles élections. Les groupes armés à l'ouest libyen continuent a clamé haut et fort leur refus de l’élection présidentielle.
Durant les derniers mois, tous les ingrédients susceptibles de transformer l'échéance historique en fiasco se sont multipliés : une loi électorale contestée, un calendrier modifier pour repousser les législatives et des figures controversées se déclarant candidates...
Le processus électoral a été également émaillé d'incidents graves et de tension sécuritaire qui se sont multipliés ces dix derniers jours à Tripoli. La présence de groupes armés et des forces étrangères constitue toujours une menace sérieuse pour les résultats du scrutin quels qu'ils soient.
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