COP26: une coalition contre le charbon, la plus polluante des énergies fossiles
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Le Royaume-Uni, hôte de la COP26, a annoncé ce jeudi un accord devant rassembler 190 pays et organisations pour mener à un renoncement progressif du charbon.
À l’occasion, ce jeudi, de la journée de l’énergie à la COP26, le gouvernement britannique a mis en avant une nouvelle coalition qui a pour but la fin de l’exploitation du charbon, la source d’énergie la plus émettrice de CO2. Plus d'une quarantaine de pays ont annoncé rejoindre cet engagement.
Alok Sharma le président de la COP26 se montre très enthousiaste rapporte notre envoyée spéciale à Glasgow , Jeanne Richard. « Aujourd’hui, nous annonçons un accord pour mettre un terme aux investissements dans le charbon, promouvoir les énergies propres, avec une transition juste et sortir du charbon d’ici à 2030 dans les pays les plus développés et 2040 pour les autres. Je pense qu’on peut dire que la fin du charbon est en vue ! », a-t-il lancé.
Plusieurs dizaines de pays ont d’ores et déjà annoncé mettre fin progressivement à l’exploitation du charbon comme le Canada, l’Ukraine, le Chili, le Vietnam ou la Pologne. Mais les plus gros consommateurs se montrent encore réticents : les États-Unis, la Chine, la Russie, le Japon, l'Australie ou encore l’Inde n’ont pas rejoint la coalition.
Cette promesse, dont le respect et le rythme demeurent incertains, a été faite alors que selon une nouvelle étude, les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète sont déjà presque revenues à leur niveau d'avant la pandémie de Covid-19.
Le charbon, responsable de 30% des émissions de CO2 liées à l'énergie
L’objectif des autorités anglaises est donc de pousser les pays à mettre fin au charbon le plus rapidement possible. C’est-à-dire à cesser les investissements dans de nouvelles centrales à charbon aux niveaux national et international, à intensifier la production d'énergies propres et à en finir avec l'électricité produite par la combustion de charbon d'ici à 2030 dans les pays les plus développés, et d'ici à 2040 dans le reste du monde.
Certains analystes voient dans cette proclamation un pas important vers la fin des centrales à charbon. En 2021, encore un tiers de l'électricité mondiale est produite avec cette énergie fossile extrêmement polluante. Selon l'Agence internationale de l'énergie, le charbon est responsable à lui seul de plus de 30% des émissions de CO2 liées à l'énergie.
Toutefois, cette déclaration va-t-elle se traduire en actes concrets ? Du côté du gouvernement britannique, la lutte contre le charbon est un des piliers de sa stratégie. Alok Sharma en a même fait « sa priorité personnelle ». « Nous arrivons au moment où nous renvoyons le charbon aux livres d'Histoire », a-t-il déclaré.
Greenpeace dénonce un texte trop vague
Le texte reste toutefois très vague et Clément Sénéchal de Greenpeace se veut prudent. « C'est à prendre avec des pincettes. Quelles sont les dérogations qu'il y a dedans, est-ce que c'est contraignant ou pas, tout cela ne paraît pas hyper solide, lance-t-il. Après c'est intéressant car il y a quand même des pays comme l'Égypte ou le Vietnam qui repose beaucoup sur le charbon pour produire leur énergie ».
L’autre annonce du jour est cependant plus prometteuse selon Clément Sénéchal. Une vingtaine de pays, se sont engagés à mettre un terme d'ici la fin de l’année prochaine, au financement à l'étranger de projets d'énergies fossiles. Il note toutefois l’absence de la France dans cet engagement et dénonce un double discours du pays sur les énergies fossiles.
La Chine s’engage à réduire de près de 2% sa consommation de charbon
Par notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
L’annonce du planificateur économique chinois ne fait pas directement référence à la COP26, mais elle vient s’ajouter aux propositions chinoises en matière de réduction carbone. D’ici à 2025, les centrales électriques au charbon devront ajuster leur consommation à une moyenne de 300 grammes de charbon standard par KwH, soit une réduction de 1,8%. La Commission nationale pour le développement et la réforme y voit un moyen de parvenir au « pic d’émissions de carbone pour l’industrie électrique ».
S’il peut paraître dérisoire, l’effort est loin d’être négligeable chez le premier producteur de gaz à effet de serre, où les centrales électrique et thermiques représentent plus de 40% des émissions de CO2. Cette annonce vient s’ajouter à l’engagement du président chinois pris lors de la COP15 fin septembre de ne plus bâtir de projets énergétiques au charbon à l’étranger.
Une manière aussi pour le pays de tenter de faire oublier que la Chine vient de relancer ses centrales à charbon pour répondre aux pénuries d’électricité.
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