Le Portugal renforce encore l'austérité et tranche dans les dépenses publiques
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Le Premier ministre portugais a annoncé, vendredi 3 mai, une série de coupes sévères dans les dépenses publiques pour permettre au pays, sous assistance financière, de respecter ses engagements budgétaires. Pedro Passos Coelho a annoncé le report de l'âge du départ à la retraite, l'allongement du temps de travail et la réduction du nombre des fonctionnaires.
Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy
Les Portugais avaient espéré qu’ils échapperaient à un nouveau plan de rigueur mais ils ne se font plus d’illusions après les déclarations du Premier ministre. Pedro Passos Coelho, qui préfère le mot « économies » à celui d’« austérité », a annoncé tout un train de mesures qui doivent en principe faire économiser 4,8 milliards d’euros à l’Etat en deux ans.
Elles ne concernent que les fonctionnaires. Ceux-ci devront donc travailler cinq heures de plus par semaine, cotiser davantage à leur caisse maladie, payer une taxe supplémentaire sur les pensions, et travailler jusqu'à 66 ans sous peine de voir leur retraite amputée.
Cette dernière mesure inquiète car elle pourrait être appliquée à l’ensemble des travailleurs portugais qui aujourd’hui partent à la retraite à 65 ans et cinq mois pour ne pas être pénalisés.
Le Premier ministre a également annoncé la disparition de 30 000 postes de fonctionnaires en deux ans.
Tollé de protestations
Pedro Passos Coelho a parlé de réformes structurelles réalistes en conformité avec ce qu’exigent l’Europe et le Fonds monétaire international (FMI). Selon le chef du gouvernement portugais, ces mesures sont nécessaires sous peine de revenir à une situation de risque de banqueroute.
Dans sa longue adresse à la nation d’une demi-heure, Pedro Passos Coelho s’est dit réaliste et décidé à poursuivre la politique de redressement souhaitée par l’Europe. Ses déclarations ont provoqué un tollé de protestations. L’opposition appelle la population à réclamer la démission du gouvernement. Les Portugais font le gros dos. Tous pensent que d’autres mesures sont à redouter.
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