Suède

Suède: les violences urbaines en diminution dans la banlieue de Stockholm

Des pompiers circonscrivent un feu dans la banlieue de Stockholm, le 23 mai 2013.
Des pompiers circonscrivent un feu dans la banlieue de Stockholm, le 23 mai 2013. REUTERS/Fredrik Sandberg/Scanpix

Il y a bien eu encore quelques incendies, dans la nuit du vendredi 24 au samedi 25 mai, en banlieue de Stockholm. Mais les incidents ont été moins nombreux que les cinq nuits précédentes. La violence a en revanche gagné de nouvelles localités de province.

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Avec notre correspondant à Stockholm, Jean-Paul Pourron

L’arrivée de renforts de forces de l’ordre n’est sans doute pas étrangère au tassement de la tension dans la banlieue de Stockholm. Il y a bien eu encore des départs de feu dans différentes banlieues, quelques véhicules incendiés, mais il ne s’agit nullement à la guérilla urbaine dont certains voudraient faire passer l’image.

« Durant la journée, ça va, nous n'avons pas de problèmes, confie Kjell Lindgren, le porte parole de la police de Stockholm. C'est la nuit que ça se complique. Ça commence vers 11h, et ne s'arrête que vers 2h ou 3h du matin. Nous estimons que maintenant, c'est en train de se calmer. Il y a encore des incendies et des arrestations mais la tendance est plutôt bonne maintenant. »

Cette contestation s’est étendue à la ville d’Örebro, au centre du royaume, qui a connu quelques débordements. Là aussi des groupes de très jeunes gens ont vandalisé une école et des centres commerciaux, mis le feu à des véhicules, mais tout cela est très sporadique et loin d’être une révolte organisée.

Les motivations de ces jeunes révoltés de deuxième génération sont assez diffuses et relèvent dans les actes plus du hooliganisme que de la revendication politique, ils veulent que ce « printemps de Stockholm » fasse en sorte que l’on parle d’eux, de leur statut d’immigrés - alors que la plupart sont suédois -, des inégalités sociales, de leur mal être, de leur exclusion, du chômage de leurs aînés, du racisme qu’ils estiment subir et surtout du fait qu’ils veulent en découdre avec une police, qui selon eux les harcèle.

Priorité aux arrestations

Concentrée jusqu'à présent sur la maîtrise des incendies, la police suédoise multiplie désormais les arrestations pour tenter de mettre un terme définitif aux violences.

Selon la presse suédoise, les dégâts suscités par les violences seraient considérables : les trois principales compagnies d'assurance en Suède font état de demandes d'indemnisation atteignant plusieurs centaines de milliers d'euros

Repenser le modèle d'intégration

Ces évènements montrent que le modèle d’intégration a vécu. Il va falloir le revoir de fond en comble. Et pourtant en théorie, il se devait de fonctionner, tout y était : générosité de l’accueil, tolérance, éducation des entrants. Des mots, uniquement des mots pour les « deuxième génération » qui ne s’y retrouvent pas. La Suède a définitivement rejoint l’Europe et ses capitales où l’intégration pose problème.

Les difficultés liées à l’intégration ne sont pas nouvelles en Suède. À Malmö, au sud du pays, cela fait des années que des jeunes mal assimilés incendient des véhicules et manifestent pour se faire entendre, sans grand résultat, il faut le reconnaître. Pour de nombreux Suédois, les politiques en ont déjà trop fait, pour les immigrés, tout reste à faire.

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