Ukraine: le pouvoir lâche du lest, l’opposition revigorée
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« Ce n'est pas la victoire, mais un pas vers la victoire ». Voilà comment Vitali Klitschko, l'un des principaux chefs de l'opposition, a réagi à l'annonce de la démission du gouvernement ukrainien. Le Premier ministre Mykola Azarov a expliqué dans un communiqué avoir pris la décision de partir en raison des menaces que fait peser la crise sur l'économie du pays. Standard & Poor's vient d'ailleurs de dégrader d'un cran la note de l'Ukraine. De son côté, le Parlement a abrogé une série de lois répressives qui avaient durci la contestation. L'opposition est donc revigorée par ces avancées, mais elle a encore plusieurs objectifs à atteindre.
Avec notre envoyée spéciale à Kiev,Anastasia Becchio
Prochaine étape : l’opposition veut obtenir une loi d’amnistie pour les manifestants interpellés lors des affrontements avec la police. Le texte devait être examiné ce mardi après-midi par les députés, mais les partis d’opposition n’ont pas réussi à se mettre d’accord avec le président du Parlement sur la rédaction du projet. La session va donc se poursuivre demain, mercredi 29 janvier.
Les chefs de l’opposition, qui ont rencontré le président Ianoukovitch lundi soir pour la quatrième fois en moins d’une semaine, disent qu’ils continuent de négocier. Ils veulent obtenir des élections anticipées et en particulier une présidentielle dès cette année.
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Ils sont soumis à la pression de la rue qui, elle, réclame la tête du président. « Maïdan tiendra tant que toutes nos revendications n’auront pas été satisfaites », a déclaré le commandant du campement de la place de l’Indépendance, devant quelques centaines de personnes massées devant la scène dans un froid glacial.
Les manifestants, en tout cas, n’ont pas l’intention de quitter la place. « Le Premier ministre Azarov n’est personne pour moi », explique un jeune professeur de physique qui vient ici tous les jours, après ses cours, soutenir les manifestants. « Ce qui me ferait abandonner le combat, c'est un départ de Victor Ianoukovitch. Tant que l'on ne l’aura pas obtenu, je continuerai à venir », précise le jeune homme, tout en déblayant la glace du trottoir qui servira à renforcer les barricades.
Hors de la capitale, le siège de l'administration dans près de la moitié des régions est toujours occupé par les manifestants.
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