Syriza: les Grecs ne risquent pas d'oublier Yanis Varoufakis de sitôt
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L’information a été donnée par Yanis Varoufakis lui-même, sur son blog. Lundi 6 juillet, au lendemain du référendum grec, celui qui a été le premier ministre des Finances de la gauche anti-austérité en Europe annonçait sa démission pour faciliter l'obtention d'un accord entre Athènes et ses créanciers. Yanis Varoufakis avait beaucoup dérouté, voire irrité, ses interlocuteurs de l’Eurogroupe à Bruxelles. Mais parmi les Grecs, il semble bénéficier d’un certain crédit.
Avec notre envoyée spéciale à Athènes, Aabla Jounaïdi
Yanis Varoufakis, désormais connu dans le monde entier, notamment grâce à son hyperactivité sur les réseaux sociaux (en particulier Twitter), c’est avant tout un style, nous raconte Marina, 41 ans, compositrice de musique : « Je ne le connaissais pas avant, je l'ai connu dès qu'il a été ministre. J'ai bien aimé ce style assez dynamique qu'il a, ce style aussi très jeune, sans cravate... C'est vrai que c'est pareil pour tous les ministres de Syriza, on a l'impression que ce sont des gens beaucoup plus proches de nous. »
Ancien professeur d’économie et spécialiste de la théorie des jeux, Yanis Varoufakis avait fini par fatiguer les autres membres de l’Eurogroupe à force de retards et de son prétendu manque de rigueur. Panos, technicien des médias, apprécie néanmoins le désormais ex-ministre pour sa critique des mesures d’austérité. Mais il comprend aussi le choix du Premier ministre Alexis Tsipras : « Je suppose que Tsipras a voulu montrer à l’Europe qu’il voulait poursuivre les négociations. En éloignant Varoufakis, après le " non " du référendum, il leur montre un geste de bonne volonté. »
« Je l’ai connu lorsqu’il donnait encore des cours à l’université d’Athènes, confie Maria, psychologue de 44 ans. D’une part, j’ai l’impression que c’est un personnage pour qui la carrière personnelle est importante. Mais il a toujours voulu investir dans la gauche, ses opinions et ses théories économiques. C’est une personne très déterminée. Je crois que jusqu’au bout, à Bruxelles et devant les créanciers, il a porté ses idées sur l’austérité, sur la dette. Sa démission a été une surprise pour moi et en même temps, ce n’est pas si étonnant. En fait, ce qu’on voit en ce moment, c’est une sorte de conflit entre les technocrates et les politiques. Lorsque les créanciers parlaient à M. Varoufakis de chiffres, lui s’attardait sur des théories de politique économique. »
Euclide Tsakalatos, le nouveau ministre des Finances tout en flegme, n’a rien de la personnalité bouillonnante de Yanis Varoufakis. Mais ses positions sont parfois qualifiées d’eurosceptiques.
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