Une simple amende pour l’artiste Pavlenski qui a mis le feu aux portes du FSB
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Connu pour ses performances dénonçant l’autoritarisme du pouvoir, l’artiste russe Piotr Pavlenski a été condamné ce mercredi 8 juin à une simple amende pour avoir mis le feu aux portes du FSB, les services de sécurité russes. Une décision d’une clémence étonnante.
Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
La justice a reconnu Piotr Pavlenski coupable d'avoir « endommagé un site du patrimoine culturel » en mettant le feu aux portes du siège du FSB. Mais alors qu'il risquait plusieurs années de prison, l’artiste n'a été condamné qu'à 500 000 roubles d’amende, soit environ 6 800 euros. Il devra également s’acquitter du remboursement des portes en bois, évalué à 481 000 roubles (environ 6 600 euros).
Parfois comparés à Piotr Pavlenski dans leur mode d'action, les Pussy Riot avaient passé deux ans en prison pour avoir chanté une prière anti-Poutine dans une église. A la sortie du tribunal, après avoir remercié ceux qui l'ont soutenu, l’artiste a expliqué à sa façon cette clémence : « C'est sans doute profitable pour le pouvoir, qui montre ce masque hypocrite d'humanisme ».
Piotr Pavlenski ne cède sur rien. Il a d'ailleurs refusé de prendre la parole à la fin du procès comme la loi l'y autorise. Et il a fait savoir qu'il ne paiera pas l'amende. « C'est un verdict petit-bourgeois, un tribunal petit-bourgeois qui veut me faire payer, comme si j'avais mené une action à crédit, comme si j'avais acheté le FSB. Par principe, je ne veux pas payer, même si j'avais l'argent », a prévenu Piotr Pavlenski.
L’artiste affirme ne pas craindre d'aller en prison, car cette menace pèse sur la tête de chacun, tant que l'on est « dans la zone de contrôle des passeports », dit-il. Autrement dit, tant que l'on est en Russie.
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