Turquie

Tentative de coup d’Etat en Turquie: vive inquiétude de Moscou à Washington

Un char de l'armée turque dans les rues d'Ankara, le 16 juillet 2016.
Un char de l'armée turque dans les rues d'Ankara, le 16 juillet 2016. REUTERS/Tumay Berkin

Un groupe de putschistes au sein de l’armée a tenté ce vendredi soir de renverser le gouvernement turc. Le président Recep Tayyip Erdogan a appelé ses partisans à descendre dans les rues pour protester contre le coup d’Etat.

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La situation est chaotique en Turquie depuis qu’un groupe de putschistes au sein de l’armée a annoncé dans la soirée ce vendredi soir 15 juillet avoir pris le pouvoir. En réaction, le président Recep Tayyip Erdogan a appelé sur la chaîne de télévision CNN-Türk ses partisans à descendre dans les rues pour résister à la tentative de coup d’Etat. Un appel relayé par les mosquées et par la police. A Ankara, un hélicoptère a été abattu par des avions de chasse, et à Istanbul, des soldats ont tiré sur la foule qui protestait. L’agence de presse officielle a également rapporté que 17 policiers des forces spéciales avaient été tués.

Cette situation toujours très confuse soulève de nombreuses inquiétudes dans le monde. Dans un communiqué, le président américain Barack Obama a ainsi exhorté toutes les parties en Turquie à soutenir le gouvernement turc « démocratiquement élu ». Il a également appelé « à faire preuve de retenue et éviter violence et bain de sang ». Le secrétaire d’Etat John Kerry a de son côté appelé son homologue turc Mevlut Cavusoglu pour l’assurer du « soutien absolu » des Etat-Unis.

Iran, Union européenne et Russie inquiets

« Nous exprimons notre grande inquiétude devant les événements qui sont en train de se produire en Turquie. La stabilité, la démocratie et la sécurité des Turcs sont une priorité », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, soulignant « la nécessité de préserver l’unité » en Turquie.

Plus tôt, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a appelé à la « retenue » et au « respect des institutions démocratiques ». Un appel renouvelé par l’Allemagne. « L’ordre démocratique doit être respecté », a déclaré sur Twitter le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, Steffen Seibert. « Tout doit être fait pour protéger les vies humaines », a-t-il ajouté.

Le Kremlin, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, a également fait part de son extrême inquiétude, ajoutant que le président Vladimir Poutine était tenu constamment informé par les canaux diplomatiques et les services de renseignement. La Grèce, voisine de la Turquie, dit aussi suivre la situation avec « attention et sang-froid ». Le Premier ministre Alexis Tsipras a fait part de son « soutien » au gouvernement turc.

L'Otan appelle au « calme »

De son côté, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a appelé ce samedi au « calme » et au « respect total des institutions démocratiques en Turquie », « allié estimé » de l'alliance militaire où une tentative de coup d'Etat était en cours. Jens Stoltenberg a indiqué s'être entretenu avec le ministre des Affaires étrangères turc Mevlut Cavusoglu et suivre les événements « de près » et « avec préoccupation ».

« La Turquie est un allié estimé de l'Otan », a-t-il conclu dans son bref message.
Il faisait ainsi écho aux déclarations du président américain Barack Obama et à la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, qui ont apporté leur soutien au gouvernement turc. La Turquie représente un rempart clé à l'Est pour l'Alliance militaire, avec la deuxième plus grosse armée de l'Otan derrière les Etats-Unis.

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