Brexit: le Parlement européen fixe ses «lignes rouges» en vue de la discussion
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Une semaine après l'activation, par la Première ministre britannique, du fameux article 50 des traités déclenchant la procédure de divorce entre le Royaume-Uni et l'UE, les députés européens, réunis en session plénière à Strasbourg, ont débattu ce mercredi 5 des « lignes rouges » à ne pas accepter de franchir dans la négociation à venir. Le débat s'est déroulé en présence du négociateur en chef de l'Union, Michel Barnier. Une résolution a été adoptée à une majorité large.
Avec notre envoyée spéciale à Strasbourg, Joana Hostein
Il faut négocier en toute amitié, sans hostilité, mais avec fermeté dans l’intérêt des Vingt-Sept. Les eurodéputés ont rappelé ce mercredi les règles du jeu de la discussion à venir avec Londres, alors que le processus du Brexit est désormais lancé.
D’abord divorcer, puis discuter de la future relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, protéger les droits des citoyens, et enfin, respecter les engagements financiers. Ces priorités sont partagées par le négociateur européen en chef.
« 85 % de l’économie mondiale se trouve en dehors de l’UE »
« Nous ne chercherons jamais à punir le Royaume-Uni, assure Michel Barnier. Nous demanderons au Royaume-Uni de payer simplement ce à quoi il s’est engagé. Nous devons, Mesdames et Messieurs, simplement solder les comptes. »
Dans le camp des eurodéputés « Brexiteurs », encore présents au Parlement, on n’apprécie guère ce qu’on qualifie « d’exigence européenne ». Le Britannique Nigel Farage s'en est pris à ce qu'il qualifie de « monde étriqué ».
« Ce qui doit être très difficile pour vous tous, c’est de vous enfoncer dans la tête qu’il y a un monde moins étriqué, là à l’extérieur de l’UE ! 85 % de l’économie mondiale se trouve en dehors de l’Union européenne », a-t-il plaidé.
« Et si vous voulez ne pas avoir d’accord, si vous voulez nous obliger à quitter la table des négociations, ce n’est pas à nous que cela fait mal », considère celui qui fut l'un des principaux acteurs du rejet de l'Union au référendum.
Une fois le Royaume-Uni parti, il faudra réformer l'Union européenne
Les eurodéputés ont également insisté ce mercredi sur la nécessité de rester unis. Le Brexit, c’est aussi la naissance de l’Europe à Vingt-Sept. Une Europe qui a besoin de se réformer profondément, ont insisté les parlementaires.
La résolution a été adoptée pour les parlementaires européens avec 516 voix pour, 133 voix contre et 50 abstentions dans les rangs. « Votre vote sera décisif pour décider des conditions de la future sortie », a promis le président du Parlement, Antonio Tajani.
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