Allemagne

Martin Schulz attaque Angela Merkel au congrès du SPD

Trois mois avant les législatives du 24 septembre, les sociaux-démocrates allemands étaient réunis ce dimanche 25 juin en congrès à Dortmund pour adopter leur programme. La rencontre de Dortmund a aussi donné lieu à des déclarations plus agressives contre Angela Merkel, dont le parti distance le SPD dans les sondages.

Martin Schulz reproche à Angela Merkel de nuire au débat démocratique.
Martin Schulz reproche à Angela Merkel de nuire au débat démocratique. REUTERS/Wolfgang Rattay
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Avec notre correspondant à Berlin,  Pascal Thibaut

« Une attaque contre la démocratie ». Rien de moins. Candidat du SPD à la chancellerie, Martin Schulz a décidé de changer de braquet et de s'en prendre ouvertement à la tenante du titre Angela Merkel. Il lui reproche de nuire au débat démocratique en personnalisant le pouvoir sur sa personne et en évitant de prendre position.

Alors qu’ils accusent un retard de 15 points dans les sondages sur leurs concurrents de la CDU à trois mois des élections générales, les sociaux-démocrates adoptent leur programme et attaquent de front la chancelière. « Le SPD est garant de la justice sociale et de la solidarité dans une période pleine de bouleversements. Nous voulons des retraites sûres, une plus grande égalité des chances à l'école et plus de justice salariale. Les chrétiens-démocrates croient sans le dire que rien ne doit changer dans ces domaines », accuse Martin Schulz.

Martin Schulz, qui s'était vu reprocher dans un premier temps le flou de ses propositions, a depuis présenté des propositions concrètes sur les finances publiques, les retraites, la sécurité ou les questions d'éducation. Mais le candidat social-démocrate peine à convaincre les électeurs que ses propositions sont meilleures pour le pays que celles d'Angela Merkel. La chancelière, dont la popularité est à nouveau au zénith, profite d'une situation économique positive et des crises internationales pour lesquelles sa personnalité et son expérience rassurent les Allemands.

C'était donc un peu le congrès de la dernière chance pour le SPD. Après un bond sans précédent dans les sondages après la nomination de Martin Schulz au début de l'année, les défaites amères lors de trois régionales au printemps et les sondages défavorables, les militants avaient besoin d'y croire.

Le congrès a donné l'image d'un parti uni. La jeunesse rebelle n'a pas bronché. L'ex-chancelier Schröder, dont les réformes sociales ont mal passé au SPD, a dans un discours combattif rappelé qu'en 2005, il avait remonté un handicap plus important encore. Mais il a perdu à l'arrivée.

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