L'ONU tacle l'Espagne sur la pauvreté
Le rapport final ne sera présenté qu'en juin au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, mais déjà, les premières déclarations sur la pauvreté en Espagne d'un expert des Nations unies sont éloquentes : Madrid a « complètement failli à ses responsabilités » envers les personnes vivant dans la pauvreté.
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Des personnes pauvres dont la situation « se classe parmi les pires de l'Union européenne », « une crise du logement d'une ampleur stupéfiante ». Voilà ce que relate le rapporteur spécial de l'ONU Philip Alston sur l'extrême pauvreté. Parmi les cas les plus marquants à ses yeux, les conditions de vies de certains travailleurs immigrés : « probablement les pires » qu'il n’ait jamais vues.
L'Espagne est pourtant la 4e économie de la zone euro. Philip Alston a aussi déclaré avoir visité des régions que « de nombreux Espagnols ne reconnaîtraient pas comme faisant partie de leur pays ». Il s'alarme d'ailleurs du niveau d'inégalités. Selon lui, entre 2007 et 2017, 1% de la population la plus riche a vu ses revenus augmenter de 24%. Pour 90% des Espagnols, ils « ont crû de moins de 2% ».
L'économie espagnole a beau s'être reprise après la crise, le chômage reste élevé et plus d'une personne sur quatre est exposée au risque de pauvreté ou d'exclusion sociale.
L'ex-Premier ministre, Mariano Rajoy est indirectement accusé. Philip Alston estime que « les niveaux de pauvreté reflètent un choix politique de la dernière décennie » et fustige « un système de protection sociale totalement inadéquat ».
Mais l'expert voit dans le nouveau gouvernement de coalition de gauche une « lueur d'espoir ». Le socialiste Pedro Sanchez a déjà augmenté l'an dernier le salaire minimum de 22%. Un nouveau coup de pouce a été donné en janvier avec une augmentation de 5,5%.
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