L'hélicoptère au secours des viticulteurs suisses, malgré les craintes pour l'environnement

En France et dans l'UE, sauf exception, l'épandage par voie aérienne et interdit. Pas en Suisse, où les hélicoptères volent tous les jours en ce moment pour traiter le vignoble contre les maladies. Quasiment une nécessité selon certains. Et qui ne serait pas incompatible avec l'agriculture biologique.

Un vignoble suisse.
Un vignoble suisse. © Pixabay
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Avec notre envoyé spécial à Ollon, Jérémie Lanche

« On a du soufre, qui traite l'oïdium ; ensuite on va mettre du cuivre, qui lutte contre le mildiou ; et ensuite on va mettre un extrait de mélasse. On brasse et c'est envoyé dans l'hélico. »

Du cuivre, du soufre et de la mélasse... Sur le papier, le traitement pulvérisé par Jean-Alexis Duc respecte la charte de l'agriculture biologique. Ça ne veut pas dire que ses vignes sont en bio. Mais avec les fortes pluies de cet été, traiter au sol aurait été très compliqué. Pierre-Yves Felley est le secrétaire de l’Association romande pour le traitement des terres agricoles par voie aérienne :

« Cette année, le gros problème que l'on a, c'est qu'il y a une pression de mildiou qui est énorme. C'est de plus en plus difficile de mettre un traitement pour que la vigne soit protégée avant la prochaine averse. »

Reste l'image de l'épandage aérien et de ces trainées blanches sur les cultures qui inquiètent autant les riverains que les vignerons qui ont fait le choix de se passer de pesticides. Et un hélicoptère qui vole en rase-mottes au-dessus des vignes et qui relâche un nuage blanc sur le raisin... Tout cela a de quoi inquiéter également les défenseurs de l'environnement. Une image pas forcément méritée affirme Pierre-Yves Felley :

« Quand vous expliquez aux gens que ce qui sort de l'hélicoptère, c'est par exemple du lait - parce qu'on met du lait pour traiter en Suisse - tout d'un coup, ils se disent que plutôt qu'un tracteur vienne traiter avec des pesticides de synthèses sous mes fenêtres, j'aime autant que ce soit un hélicoptère parce qu'il n'a pas le droit de venir directement sous mes fenêtres. »

Aujourd'hui, le bio représente 60% des épandages aériens. En nette augmentation depuis plusieurs années. Le problème concerne le reste des produits. Les pesticides de synthèse comme le folpet, utilisé contre le mildiou. Classé cancérogène probable par les autorités suisses.

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