Pays-Bas: démission de la ministre des Affaires étrangères suite au «Kaboulgate»
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Aux Pays-Bas, on l’appelle parfois le Kaboulgate, comprendre : le fiasco de l’évacuation néerlandaise d’Afghanistan après la prise de Kaboul par les talibans, en août. Jeudi 17 septembre, accusée de ne pas avoir anticipé cette crise malgré les nombreuses mises en garde de diplomates, la ministre sortante des Affaires étrangère, Sigrid Kaag, a dû démissionner.
Avec notre correspondant à La Haye, Antoine Mouteau
Il est presque 20 heures mercredi soir lorsque la nouvelle tombe : Sigrid Kaag a fini par démissionner. Les députés n’avaient plus confiance en leur ministre des Affaires étrangères, après sa gestion jugée catastrophique de l’évacuation d’Afghanistan des Néerlandais et du personnel afghan ayant travaillé pour les Pays-Bas. Selon des documents confidentiels qu’a réussi à obtenir le quotidien de Volkskrant, son ministère a, pendant de très longs mois, ignoré toutes les demandes d’évacuation de l’ambassade néerlandaise à Kaboul.
Sans gouvernement depuis 8 mois
En plus de ne pas avoir anticipé l’arrivée des talibans, la ministre est accusée d’avoir ignoré la main tendue par la France qui, dès juillet, souhaitait participer au rapatriement de Néerlandais. Sigrid Kaag n’était pas n’importe quelle ministre. Cette centriste est l’une des grandes gagnantes des législatives de mars.
Aux côtés de son rival de droite le Premier ministre sortant Mark Rutte, depuis plusieurs mois, elle tentait désespérément de former une coalition. Après une crise politique en janvier, les Pays-Bas sont officiellement sans gouvernement depuis huit mois. Pour beaucoup ici, la démission de Sigrid Kaag est un très mauvais présage.
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