Sous-marins australiens: une victoire pour le «Global Britain» de Boris Johnson
Publié le :
États-Unis, Australie et Royaume-Uni ont annoncé mercredi 15 septembre dans la soirée avoir conclu un partenariat de sécurité dans la zone indo-pacifique. Cette alliance, baptisée Aukus, comprend notamment la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire à l'Australie. Outre-Manche, le Premier ministre britannique n'a pas manqué de se féliciter de ce partenariat trilatéral, son premier succès diplomatique depuis le Brexit.
Avec cette alliance, c'est la politique étrangère post-Brexit du Royaume-Uni qui prend forme, rapporte notre correspondante à Londres, Claire Digiacomi. En tout cas, celle souhaitée par Boris Johnson, avec son concept de « Global Britain ». Cette Grande-Bretagne influente sur la scène internationale et libérée du poids des institutions européennes, que le Premier ministre britannique n'était jusqu'ici pas parvenu à imposer.
C'est donc chose faite avec ce partenariat, une victoire diplomatique contre l'isolement du Royaume-Uni après son départ de l'Union européenne, et une preuve, selon Downing Street, que le pays n'a pas besoin de Bruxelles.
Des centaines d'emplois
Devant les députés, jeudi après-midi, Boris Johnson n'a pas caché sa fierté, en évoquant d'abord les bénéfices pour sa politique étrangère. Ce partenariat va « renforcer la position du pays en tant que superpuissance scientifique et technologique ». Sur le plan intérieur, il en a aussi fait un argument économique, car « des centaines d'emplois qualifiés seront créés à travers tout le pays », a-t-il promis.
Pour le Premier ministre, cette alliance n'est que « le début » d'une nouvelle diplomatie de la défense. Et parallèlement, le Royaume-Uni continue sa quête d'accords commerciaux à travers le monde, notamment sur les continents asiatique et américain.
La nouvelle alliance trilatérale se donne, pour commencer, un an et demi de consultations pour trouver la « voie » optimale pour construire ces sous-marins à Adélaïde, cinquième ville de l’Australie. Les Américains, qui sont à la manœuvre dans ce nouveau partenariat, vont le piloter avec les Britanniques.
Tous deux sont en matière d’industrie de défense déjà bien avancés. Côté britannique on peut s’attendre à la contribution de BAE Systems, le grand groupe de défense électronique qui a déjà des chantiers navals en Australie. Très à la pointe, les États-Unis sortent deux sous-marins par an, fabriqués par General Dynamics, via sa division Electric Boat (GD/EB), et Huntington Ingalls Industries (HII).
►À lire aussi : L'affaire des sous-marins australiens révélatrice de la stratégie américaine dans le Pacifique
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne