Arrestation de Carles Puigdemont: l'indépendantiste est libre et peut quitter l'Italie

L'ancien président de la Catalogne, Carles Puigdemont, à sa sortie de la prison de Sassari, en Italie, le 24 septembre 2021.
L'ancien président de la Catalogne, Carles Puigdemont, à sa sortie de la prison de Sassari, en Italie, le 24 septembre 2021. AP - Gloria Calvi

Carles Puigdemont a été arrêté jeudi 23 septembre à son arrivée en Sardaigne. L'ancien président de la Catalogne est toujours poursuivi par Madrid pour son rôle dans la tentative de sécession en 2017. Cette arrestation a provoqué la colère des indépendantistes catalans en Espagne. Dans la journée de vendredi, Carles Puigdemont a été libéré de la prison de Sassari. Il a le droit de quitter l'Italie.

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Avec notre correspondante à Barcelone, Élise Gazengel

Les réactions ne se sont pas fait attendre en Catalogne, malgré l’heure tardive, jeudi soir, peu avant 23 heures, lorsqu’on a appris l'arrestation de Carles Puigdemont. Les indépendantistes, surpris et indignés, ont appelé à manifester dès ce vendredi matin 24 septembre, face au consulat italien de Barcelone, qui est depuis protégé par la police catalane.

Depuis le milieu de la matinée, quelques centaines d’indépendantistes sont rassemblés pacifiquement. Ils réclament la libération de l’ex-président catalan. Selon eux et d'après l’équipe juridique de Puigdemont, cette arrestation est illégale, car le mandat d’arrêt européen est suspendu par la justice européenne.

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Libre, Carles Puigdemont a rendez-vous avec la justice italienne le 4 octobre

Ce vendredi après-midi, Carles Puigdemont a comparu en visioconférence face à un juge italien au tribunal de Sassari. À l'issue de ce rendez-vous, son avocat s'est exprimé devant le bâtiment et a annoncé la libération à venir, dans la journée, de l'ex-président indépendantiste. Plinia Azzena, la juge de la Cour d'appel de Sassari, en a décidé ainsi, rapporte notre correspondante Anne Le Nir.

L'europdéputé a quitté la prison en fin de journée et a simplement lâché, tout sourire : « L'Espagne ne perd jamais une occasion de se couvrir de ridicule. » Selon son avocat Agostinangelo Marras, Carles Puigdemont a reçu l'autorisation de quitter le pays, alors que quelques heures plus tôt, il était question qu'il soit contraint de rester en Sardaigne en attendant que la justice italienne statue quant à son extradition, demandée par Madrid. Il peut rentrer en Belgique, où il réside depuis sa fuite en 2017, souligne Elise Gazengel à Barcelone.

Dans le camp des indépendantistes, on se veut confiant. Ils estiment que le mandat d'arrêt européen est de fait suspendu par la justice européenne et que cette arrestation était illégale. Mais la Cour suprême espagnole a bel et bien confirmé à la justice italienne que ce mandat est toujours en vigueur selon elle.

Carles Puigdemont compte être présent le 4 octobre à sa prochaine audience collégiale devant la justice italienne. Ce jour-là, elle se prononcera sur la demande d'extradition du tribunal suprême espagnol. Le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez a exprimé son « respect pour les décisions des autorités italiennes ». Mais il n'en demeure pas moins que l'Italie est quelque peu embarrassée par cette affaire. D'ailleurs, la ministre de la Justice, Marta Cartabia, a tenu à spécifier que « seule la magistrature est compétente ». Autrement dit, Rome souhaite éviter toute polémique politique.

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