Quand la Russie veut mettre au point un logiciel pour identifier les élèves «dangereux»
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Comment repérer en amont les comportements délinquants ou meurtriers de la jeunesse ? En Russie, le gouvernement a déjà la réponse et celle-ci est prête pour le budget 2022 du ministère de l’Éducation, selon le quotidien Vedomosti : un logiciel pour identifier les élèves potentiellement « dangereux » à partir de leurs écrits.
Avec notre correspondante à Moscou, Anissa El Jabri
La fusillade à l’université de Perm la semaine dernière ou celle dans une école de Kazan en mai dernier qui avait fait neuf morts dont sept élèves. Deux faits divers qui ont traumatisé la Russie. Deux actes commis par des jeunes qui paraissaient ordinaires.
De quoi justifier, en tout cas selon le gouvernement, le recours aux grands moyens : l’intelligence artificielle pour prévenir « les comportements socialement dangereux et destructeurs ».
Des risques
Pour développer un futur logiciel de surveillance et d’analyse des textes des écoliers, la somme prévue dans le budget du ministère de l’Éducation est de taille : 1,7 milliard de roubles, soit un peu plus de 20 millions d’euros.
Les psychiatres spécialistes de l’enfance mettent en garde : une rédaction à l’école est loin d’être suffisante pour tirer des conclusions, surtout quand le jugement repose sur un simple algorithme. Bref, le résultat, disent-ils, risque d’être peu précis et aléatoire, avec un risque élevé de cataloguer un élève qui se retrouverait alors ostracisé.
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