Royaume-Uni: au congrès des travaillistes, c'est le baptême du feu pour Keir Starmer

Keir Starmer, leader de l'opposition travailliste, au Parlement britannique (image d'illustration).
Keir Starmer, leader de l'opposition travailliste, au Parlement britannique (image d'illustration). Roger Harris UK Parliament/AFP/Archivos

Au Royaume-Uni, le congrès annuel de l'opposition travailliste, en crise, entame sa dernière journée, ce mercredi 29 septembre, à Brighton, dans le sud de l'Angleterre. Avec, en point d'orgue, à la mi-journée, le discours du chef du parti, Keir Starmer. Un moment important chaque année, et particulièrement pour cette édition, marquée par des divisions en interne.

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Avec notre envoyée spéciale à Brighton, Claire Digiacomi

Laura Lunn-Bates est partie très tôt, à 5h, samedi matin, de Southport, près de Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, pour participer au Congrès des travaillistes. La jeune militante est fatiguée d'entendre parler des querelles au sein de son parti. Elle veut une transformation, et espère que le discours du leader en dessinera les contours : « Keir Starmer n'était pas mon premier choix pour la tête du parti, mais j'espère qu'il présentera une vision qui ne soit pas faite de platitudes ou de rhétorique, mais qui permette plutôt de changer les choses. »

Un manque de vision ?

Ce discours, c'est un baptême du feu pour Keir Starmer, élu l'an dernier en pleine épidémie. Après de premiers mois prometteurs, le quinquagénaire se retrouve à la traîne dans les sondages, et accusé au sein même de ses propres rangs de manquer de vision. Sans réussir totalement à colmater les divisions internes et à se rallier l'aile gauche du parti. Il se frotte pour la première fois aux militants en tant que chef du parti. Souvent accusé d'être trop vague, critiqué pour son manque de charisme, il est attendu au tournant par Dominic Breen, un autre adhérent du Labour : « Ce que je veux qu'il dise, ce n'est pas seulement ce à quoi ressemblerait le pays s'il était au pouvoir, mais comment il envisage d'arriver à ce résultat. Je pense que notre stratégie générale est trop maigre, il nous faut plus de détails. Et aussi qu'il explique comment nous allons garder le contact avec les quatre coins du pays. »

Solder l'héritage Corbyn

Plus modéré et europhile que son prédécesseur Jeremy Corbyn, Keir Starmer s'attache dès son arrivée à solder l'héritage de l'ancien chef du Labour, accusé d'avoir laisser prospérer l'antisémitisme dans ses rangs. Parfois même décrit comme terne face à un Boris Johnson exubérant, l'homme a plus un profil de juriste que de politique pur jus. Il n'est d'ailleurs membre du Parlement que depuis 2015, élu dans la circonscription de Holborn et Saint-Pancras à Londres. Son objectif : prouver qu'il peut être un rival sérieux de Boris Johnson aux prochaines élections générales, en 2024.

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