Loi sur l'IVG: la Pologne sous le choc après la mort d’une femme enceinte

« Pas une de plus », scandent les manifestants le 6 novembre 2021 à Varsovie, en Pologne, tenant à la main des cierges et des portraits en noir et blanc d’Izabela, 30 ans, décédée fin septembre alors qu’elle attendait son deuxième enfant.
« Pas une de plus », scandent les manifestants le 6 novembre 2021 à Varsovie, en Pologne, tenant à la main des cierges et des portraits en noir et blanc d’Izabela, 30 ans, décédée fin septembre alors qu’elle attendait son deuxième enfant. AFP - WOJTEK RADWANSKI

Une jeune mère de 30 ans est décédée à l’hôpital des suites d’un choc septique alors que les médecins attendaient que son fœtus de 22 semaines et gravement malade meure naturellement. Cette tragédie est la conséquence de la restriction de la loi sur l’avortement qui interdit pratiquement l'IVG depuis près d’un an en Pologne. Samedi 6 novembre, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue.

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Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart

« Pas une de plus », scandent des milliers de personnes tenant à la main des cierges et des portraits en noir et blanc d’Izabela, 30 ans, décédée fin septembre alors qu'elle attendait son deuxième enfant.

Les manifestants sont rassemblés devant le Tribunal constitutionnel, là où il y a un an les juges ont rendu illégal l'avortement en cas de malformation du fœtus. Pour Dorota, 46 ans, ce sont eux les responsables de la mort de la jeune femme.

Les médecins ont eu peur. Bien qu'en théorie, ils pouvaient interrompre la grossesse car elle mettait la vie de la mère en danger, ils ont eu peur et ils ont attendu que le fœtus meure naturellement. S'ils avaient agi plus tôt, cette femme serait vivante. 

 

Depuis le verdict du Tribunal, l'avortement n'est autorisé qu'en cas de viol ou si la vie de la mère est en danger, faisant de la Pologne l'un des pays les plus restrictifs en matière d'IVG dans l'Union européenne. Kalina, une enseignante de 63 ans, a très peur pour la jeune génération.

J'ai une fille en âge d'être mère et je lui déconseille de tomber enceinte pour le moment.

Cette année, l'ONG « L'avortement sans frontière » a déjà aidé 34 000 Polonaises à interrompre leur grossesse en leur offrant des pilules contraceptives ou en les envoyant à l'étranger. C'est six fois plus qu'avant le verdict du Tribunal constitutionnel.

► À relire : Entrée en vigueur de la quasi-interdiction de l'IVG en Pologne

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