Bosnie-Herzégovine: des manifestants demandent la paix face à la reprise des tensions

Face à la reprise des tensions entre les entités composant la Bosnie-Herzégovine et le risque d'une nouvelle guerre, l'émissaire américain pour les Balkans occidentaux Gabriel Escobar a rencontré le chef politique serbe bosnien, Milorad Dodik, lundi 8 novembre, à Sarajevo.
Face à la reprise des tensions entre les entités composant la Bosnie-Herzégovine et le risque d'une nouvelle guerre, l'émissaire américain pour les Balkans occidentaux Gabriel Escobar a rencontré le chef politique serbe bosnien, Milorad Dodik, lundi 8 novembre, à Sarajevo. © REUTERS

Alors que le climat interethnique devient de plus en plus tendu, des habitants de Sarajevo ont manifesté pour demander à la communauté internationale de faire respecter les accords de paix et la constitution du pays, afin d'éviter une nouvelle guerre en Bosnie-Herzégovine. Ces craintes se sont intensifiées depuis les menaces de sécession des dirigeants de l'entité serbe du pays, voulant former des institutions et leur propre armée.

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Avec notre correspondant à Sarajevo, Louis Seiller

Pancartes en mains, ils sont une vingtaine à avoir bravé la pluie afin de protester devant la délégation de l'Union européenne. Comme Safet, un artiste de 37 ans, ces Sarajéviens sont inquiets pour l’avenir de leur pays :

« Les gens qui sont au pouvoir, dit-il, mènent une politique qui ressemble au fascisme du début des années 1940, donc je ne pense pas que la guerre soit une option irréaliste. »

Attachés à l’unité de la Bosnie-Herzégovine, les manifestants réclament notamment des sanctions contre Milorad Dodik. Le membre serbe de la présidence bosnienne a engagé la sécession de la République serbe, l’une des deux entités du pays.

« Monsieur Dodik a dépassé les limites et il ne peut pas revenir en arrière. S’il recule, il perd son électorat, donc c’est sûr qu’il va aller au bout », opine Suad Djozic, l’organisateur de la manifestation.

Alors que la communauté internationale semble incapable de faire respecter les accords de paix, la perspective d’un nouveau conflit révolte Jasminka.

« Ils n'ont pas le droit de parler de guerre ! Ces gens n'ont pas participé à la dernière guerre et ils veulent que nos enfants participent à la prochaine, s’énerve la Sarajévienne de 58 ans. Non ! Il faut les sanctionner ! »

Terminée il y a tout juste 26 ans, la guerre de Bosnie-Herzégovine a fait plus de 100 000 morts et plus de 2 millions de déplacés.

► A lire aussi: Il y a 25 ans, les Accords de Dayton mettaient fin à la guerre en ex-Yougoslavie

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