Royaume Uni: les nouvelles vies des mythiques cabines téléphoniques rouges
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C’est l’un des symboles de Londres. Les touristes se prennent toujours en photo devant. Mais quand 96% de la population a un téléphone portable, difficile de justifier la présence de ces emblématiques cabines téléphoniques rouges.
De notre correspondante à Londres,
Les célèbres cabines téléphoniques publiques rouges ne sont plus qu'environ 21 000 au Royaume-Uni. L’Ofcom, autorité de régulation des télécoms britanniques, vient d’annoncer que 5 000 d'entre elles seront finalement protégées grâce à de nouvelles règles.
Cette annonce concerne les zones rurales. À la campagne, la couverture mobile peut être faible. Donc, si les portables ne fonctionnent pas, l’utilité des cabines téléphoniques est plus que justifiée. Surtout si c’est un endroit où il y a des accidents, par exemple, explique l’Ofcom. Pour l’une de ses directrices, Selina Chadha, elles peuvent être une « bouée de sauvetage si l'un de ces appels est celui d'un enfant en détresse, d'une victime d'accident ou d'une personne qui envisage de se suicider ». Entre 2019 et 2020, 150 000 appels ont été passés aux services d'urgence à l'aide de ces cabines. Autre objectif : y installer le WiFi et des recharges de téléphones gratuites.
« Chouchou » des touristes
Grâce à des organisations locales qui peuvent les acheter pour 1 livre et les transformer, 6 000 cabines téléphoniques rouges ont une nouvelle vie. Certaines accueillent une bibliothèque communautaire, comme dans un quartier du sud-est de Londres, à Lewisham où la cabine est remplie de livres. On y trouve des romans, de la poésie anglaise ou encore un catalogue de festivals de films. La population en dépose ou en emprunte. Certains se chargent même de ranger les étagères…
Au nord de la capitale, Mustafa Mehmet tient un stand de café dans un de ces kiosques rouges dans la rue d’Hampstead. Sa présence « ajoute un peu de vie », déclare un habitant du quartier, ravi que la cabine historique ait trouvé un repreneur. D’autres deviennent des galeries d’art. Certaines abritent aussi des défibrillateurs publics. Bref, tout est bon pour empêcher leur destruction.
Des cabines mythiques pour les Anglais
Pour Gavin Stamp, historien de l'architecture, impossible de voir disparaître ces bijoux « au design classique et à l'élégance intemporelle ». Dans les années 1980, bon nombre d’entre elles ont été enlevées. Autrefois, elles étaient 70 000. Certaines sont classées comme ayant une importance architecturale historique. Pour un journaliste du Guardian, « elles représentent la fierté civique et la confiance nationale… deux éléments qui se font rares aujourd'hui », écrit-il.
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