Haut-Karabakh: un an après la fin du conflit, les tensions sont toujours palpables

Un soldat russe de maintien de la paix monte la garde devant le monastère arménien de Dadivank, situé au Haut-Karabakh, dans la région de Chahoumian, le 2 décembre 2020.
Un soldat russe de maintien de la paix monte la garde devant le monastère arménien de Dadivank, situé au Haut-Karabakh, dans la région de Chahoumian, le 2 décembre 2020. AP - Emrah Gurel

Cela fait un an et quelques jours à peine que l’Arménie et l'Azerbaïdjan ont cessé de s'affronter pour le contrôle du Haut-Karabakh, cette entité autoproclamée indépendante par les Arméniens, après un conflit de haute intensité de 44 jours et un accord sous l'égide de la Russie qui a consacré la défaite d'Erevan. Dimanche 14 novembre, l'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont accusés mutuellement de tirs à la frontière, près de l'enclave. 

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Avec notre correspondante à Moscou, Anissa El Jabri

Chacun camp accuse l'autre d'être à l'origine des tirs. Comme une routine, tant ces douze derniers mois, les accrochages ont été nombreux, avec morts et blessés parfois à la clé. Le cordon ombilical entre l'Arménie et le Haut-Karabakh, le corridor de Latchine, a aussi été fermé quelques heures ce week-end. Un axe dont les forces russes ont le contrôle.

Les Russes sont désormais le seul canal de communication entre Arméniens et Azéris et, en un an, les problèmes se sont multipliés. Le Haut-Karabakh a, par exemple, dû rendre des territoires. C'est écrit noir sur blanc dans l'accord du 10 novembre 2020, mais personne n’est d’accord sur le tracé exact. Cela crée aussi parfois des situations inextricables.

Un village, dans lequel RFI a pu se rendre, est carrément coupé en deux entre les deux pays. La frontière tracée dans le chaos de l'après-guerre passe carrément au milieu de l'étable d'un fermier. La Russie, qui a écarté les Occidentaux, devenue seul médiateur dans cette crise, avait bien annoncé la semaine dernière un sommet trilatéral. Mais c'est peine perdue, car il est impossible d'amener les protagonistes autour d'une table.

En attendant, sur les routes, on croise sans cesse des soldats, parfois des canons. Et quand le ciel bourdonne, tout le monde se demande s'il ne s'agit pas encore d'un drone venu du camp d'en face.

► À réécouter : Haut-Karabakh, survivre après la guerre

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