Covid-19: dans la douleur, l'Autriche entame un nouveau confinement d'au moins trois semaines

Les rues vides de Vienne, le 21 novembre 2021 au soir, à la veille de l'entrée en vigueur d'un nouveau confinement.
Les rues vides de Vienne, le 21 novembre 2021 au soir, à la veille de l'entrée en vigueur d'un nouveau confinement. © AP Photo/Lisa Leutner

En Autriche, l’ensemble de la population est à nouveau confiné à compter de ce lundi 22 novembre. Le pays recense désormais 15 000 nouveaux cas quotidiens pour une population de moins de 9 millions d’habitants. Depuis le printemps dernier, c’est le premier pays européen à prendre une telle mesure, mais c’est également le premier en Europe à décider d’une obligation vaccinale qui entrera en vigueur en février prochain.

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Adieu cafés et restaurants, théâtres et cinémas, musées et commerces non essentiels. Trois longues semaines de confinement commencent pour les Autrichiens, rapporte notre correspondante à Vienne, Isaure Hiace. Il s’agit de leur quatrième et même du cinquième pour les Viennois comme Pia. « C'est frustrant, j'ai le sentiment d'y être habituée maintenant alors que je ne veux pas m'habituer à cela ! Je ne veux pas me faire à l'idée de rester en permanence chez moi, explique-t-elle. J'aurais aimé continuer à mener une vie normale, cela m'énerve. »

D’autres, comme Julia, redoutent les conséquences économiques de ce confinement décidé brutalement, surtout à cette période de l’année : « Je trouve ça extrêmement mauvais pour le tourisme et les commerces. Leurs réserves sont pleines, ils ont commandé beaucoup de marchandises pour la période de Noël et, d'un coup, il y a ce confinement. Ils n'auront donc aucune recette pour payer ces marchandises. »

Un confinement jusqu'au 12 décembre

Vienne, de nouveau ville morte. Commerces, restaurants, marchés de Noël, concerts ou coiffeurs baissent le rideau : à l'exception des écoles, la capitale et le reste du territoire se réveillent lundi dans le silence. Comme lors des précédents confinements, les 8,9 millions d'Autrichiens ont, sur le papier, l'interdiction de sortir, sauf pour faire des courses, du sport ou pour des soins médicaux.

Beaucoup se disent aussi en colère contre le gouvernement, accusé d’impréparation, à l’instar de Sandra : « On aurait vraiment pu l'éviter, mais le gouvernement n'a rien fait et a réagi bien trop tard. Il y a tant de scientifiques qui avaient prévu qu'une quatrième vague allait arriver, que ce n'était qu'une question de temps, mais rien n'a été entrepris. Et voilà le résultat ! », déplore la jeune femme.

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Ce confinement doit durer jusqu’au 12 décembre inclus, mais pourrait être prolongé pour les personnes non vaccinées. Depuis la mise à disposition des vaccins au plus grand nombre, aucun pays de l'Union européenne n'avait osé franchir le pas. Mais face à l'envolée des cas, qui ont atteint des niveaux inédits depuis le début de la pandémie, le gouvernement du chancelier Alexander Schallenberg avait d'abord ciblé les non-vaccinés, les bannissant des lieux publics, puis leur imposant des restrictions de sortie. Le taux de vaccination est « honteusement bas » en Autriche (66%, contre 75% en France, par exemple), a-t-il fustigé à plusieurs reprises.

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