Covid: premier pas russe pour une réciprocité dans l'homologation des vaccins

C'est un vrai changement de ton : un an après le lancement en grande pompe du vaccin Spoutnik V, la Russie a expliqué ce mardi 14 décembre avoir mal compris les demandes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au moment de fournir la documentation pour faire certifier ses vaccins contre le Covid-19. Moscou dit s'y atteler.

Un agent de santé prépare une dose du vaccin Spoutnik V à Caracas, au Venezuela, en juin 2021.
Un agent de santé prépare une dose du vaccin Spoutnik V à Caracas, au Venezuela, en juin 2021. AP - Matias Delacroix
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Avec notre correspondante à Moscou, Anissa El Jabri

C'était le tout premier vaccin disponible au monde, dès l'été 2020, et la fierté de la Russie, une arme géopolitique également.

Reconnaissance de son efficacité par le prestigieux journal britannique The Lancet, ventes à une dizaine de pays, et puis plus rien ou presque.

La validation par l'Agence européenne des médicaments (EMA) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se fait toujours attendre.

La faute à qui ? Dimitri Peskov, porte-parole du Kremlin, fait amende honorable au nom de son pays, la Fédération de Russie. En cause, dit-il : des « normes différentes ».

Il y a un travail en cours sur les informations à fournir pour la certification que nous n'avons pas encore fournies, car nous avions une compréhension différente de ce qu'il fallait transmettre et de la manière de le faire. Nous avons des normes différentes. Par conséquent, nous nous adaptons progressivement à ces exigences, elles s'appliquent à tout le monde. Nous espérons un résultat positif

Aucun vaccin étranger contre le Covid n'est homologué en Russie. Mais là aussi, le pays entrouvre la porte. La vice-Première ministre a évoqué la possibilité d'un passe sanitaire pour les vaccinés avec des produits étrangers, sous réserve d'un test positif de présence d'anticorps.

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C'est la première fois que le Kremlin reconnaît une responsabilité russe. De quoi susciter l'ironie chez les partisans d'Alexeï Navalny : « Les autres ont réussi à comprendre ce que l'OMS leur demandait, seuls les nôtres ne comprennent pas », écrit l'un d'eux sur Twitter.

Selon le comptage de référence du site internet Gogov, 42,2% de la population russe est actuellement vaccinée contre cette maladie.

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