L'Allemagne dit sa préoccupation face aux menaces de la Russie
La nouvelle ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a exprimé ce mercredi son inquiétude alors que la Russie bande ses muscles sur la scène internationale.
Publié le :
Les dizaines de milliers de soldats russes à la frontière ukrainienne sont un sujet de préoccupation en Allemagne, rapporte notre correspondant à Berlin Léo Bräuer-Potier. Toutefois, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock reste convaincue que cette crise ne sera et ne pourra être résolue que par le dialogue, en passant par le format Normandie, c’est-à-dire en réunissant autour de la table des négociations la Russie, l'Ukraine, la France et l'Allemagne.
Il faut dire que la Russie préoccupe les Allemands ces derniers temps. Ce mercredi 22 décembre, le régulateur berlinois des médias a fait retirer la licence de diffusion par satellite de Russia Today, chaîne de télévision financée par Moscou, présente depuis 2014 en Allemagne. Une décision qui a irrité Moscou.
Il y a une semaine, la condamnation d’un agent du Kremlin, jugé coupable d’avoir exécuté au milieu de Berlin un opposant tchétchène à l’été 2019, a entraîné l’expulsion de diplomates entre les deux pays. Enfin, la mise en service de Nord Stream 2, grand pipeline de gaz russe arrivant en Allemagne par la mer Baltique, est toujours suspendue, officiellement pour des raisons juridiques.
Que dira Poutine durant sa conférence de presse annuelle ?
Annalena Baerbock a aussi fait part mercredi de sa « grande préoccupation » après que Vladimir Poutine a promis une réponse « militaire et technique » de la Russie si ses rivaux occidentaux ne mettaient pas fin à leur politique jugée menaçante. « La Russie poursuit l'escalade et n'est pas revenue sur le renforcement de sa présence militaire », a réagi un porte-parole de la diplomatie américaine.
Le président russe doit s'exprimer à nouveau ce jeudi 23 décembre pour sa conférence de presse annuelle, indique notre correspondante à Moscou, Anissa El Jabri. Vladimir Poutine va-t-il souffler le chaud et le froid ? Ou va-t-il continuer de mettre une pression dure sur ses adversaires ?
Depuis le début de la semaine, en tout cas, le relatif scepticisme des experts a cédé place à l'inquiétude en Russie. L'hypothèse d'un conflit cet hiver entre Moscou, Kiev et les Occidentaux est désormais perçue comme sérieuse. Inflation galopante, baisse continue du pouvoir d'achat, menaces de sanctions majeures... L'opinion publique, pourtant, ne semble cette fois pas prête à suivre.
Reste que la société est chaque jour un peu plus verrouillée. Pour cette conférence de presse, le Kremlin l'avait promis : des médias classés « agents de l'étranger » seront bien dans la salle. Pas de carton d'invitation, en revanche, pour le journal Novaïa Gazeta et Dmitri Mouratov, son rédacteur en chef, décoré du Nobel de la paix cet automne.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne