Avec l'arrêt de trois réacteurs, l'Allemagne fait un pas de plus vers la sortie du nucléaire
Décidée en 2011 après la catastrophe de Fukushima, l’Allemagne va faire cette nuit un grand pas vers sa sortie définitive du nucléaire : trois réacteurs sur les six encore en activité vont être débranchés. En pleine crise de l’énergie en Europe, les trois derniers réacteurs seront mis à l’arrêt d’ici la fin de l’année 2022.
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De notre correspondant à Berlin, Julien Mechaussie
Sur les six réacteurs nucléaires qui fournissent aujourd’hui jusqu’à 14% de la production électrique allemande, la moitié va être mise à l’arrêt lors du passage à la nouvelle année : les blocs de Brokdorf, Grohnde et Gundremmingen. Soit, 4 gigawatts-heure qui représentent plus d’un millier d’éoliennes.
Robert Habeck, ministre écologiste de l’Économie et de la Protection du climat, l’a pourtant assuré il y a quelques jours : « La sécurité d’approvisionnement en Allemagne est garantie ». Pays européen avec l’électricité la plus chère, cette sortie du nucléaire programmée interroge en Allemagne alors que les cours du gaz ne cessent de battre des records. Car c’est bien sur cette énergie fossile que compte le pays afin de combler sa perte de production électrique, avant la mise en place d’un parc d’énergies renouvelables capable de prendre le relais.
Une stratégie qui devrait rendre le pays encore plus dépendant du gaz venu de Russie, son principal fournisseur, sur fond de fortes tensions géopolitiques. En Ukraine, mais aussi autour du gazoduc Nord Stream 2 qui traverse la mer Baltique. Un projet dont la mise en service est toujours bloquée.
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