Kazakhstan: la colère provoquée par la hausse des prix de l'énergie fait chuter le gouvernement
Le Kazakhstan est agité depuis plusieurs jours par des manifestations dans le sud-est du pays en raison de hausses des prix du gaz. Il y a eu plus de 200 arrestations, mardi 4 janvier, lors des manifestations qui ont aussi fait des dizaines de blessés, de source officielle. En réponse aux manifestants, le président de ce régime très autoritaire a limogé ce mercredi le gouvernement. Mais les rassemblements se poursuivent.
Publié le :
Si le mouvement de contestation a démarré dans l'ouest du Kazakhstan, il s'est étendu à la plupart des villes hier, mardi, et a repris ce mercredi. La police au Kazakhstan a tiré des grenades assourdissantes sur une foule d'un millier de manifestants à Almaty, capitale économique.
L'ampleur des manifestations, qui ont rassemblé des milliers de personnes, a conduit le président Kassym-Jomart Tokaïev à limoger dans la nuit le gouvernement et à décréter l’état d’urgence jusqu'au 19 janvier et un couvre-feu dans les régions d’Almaty – la capitale économique – et de Mangysthau, rapporte notre correspondant régional, Régis Genté.
C'est le vice-Premier ministre Alikhan Smailov qui prend le poste de Premier ministre en remplacement d'Askar Mamin, démissionnaire, jusqu'à la formation d'un nouveau cabinet, indique un arrêté publié sur le site internet présidentiel.
Sentant le potentiel explosif de la situation, les autorités ont rétabli, pour les régions de l’ouest du pays, le prix de 50 tenge le litre de gaz naturel comprimé, soit 10 centimes d’euro. Et ce, après que ce prix a bondi à 120 tenge le litre, du fait de l’introduction d’un système électronique de formation du prix de ce carburant auquel roulent 80% des véhicules dans l’ouest pétrolifère du pays d’où le mouvement est parti, dimanche.
Mais ces concessions du gouvernement pourraient ne pas suffire à calmer l’humeur frondeuse du pays, malgré l’état d’urgence. Les revendications témoignent d’une critique de fond de la gouvernance du pays : corruption, partage inéquitable de la manne pétrolière, absence de responsabilité des dirigeants face aux 18 millions de Kazakhstanais.
Le Kazakhstan possède un quart des réserves planétaire d'uranium et fait partie des 20 premiers producteurs de pétrole au monde. Il y a dix ans, à Janaozen, des manifestations liées aux conditions de vie des habitants s'étaient étendues sur des semaines avant que le pouvoir ne tire sur la foule, tuant quatorze personnes, rappelait notre correspondant.
(et avec AFP)
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne