Gestion du Covid-19 en Pologne: la quasi-totalité du Conseil médical démissionne

Colère des scientifiques qui conseillent le gouvernement sur le Covid-19. La quasi-totalité du Conseil médical sur l'épidémie a annoncé sa démission dans un communiqué, regrettant entre autres que leurs recommandations ne soient pas suivies d'actions. Il avait été crée en novembre 2020 par le Premier ministre.

Les gens tiennent des bougies pour commémorer ceux qui sont morts du Covid-19 alors que la Pologne franchit le triste cap des 100 000 décès liés au coronavirus, à Varsovie, en Pologne, le mardi 11 janvier 2022. AP - Czarek Sokolowski

Avec notre correspondant à Varsovie, Sarah Bakaloglou

Sur les 17 scientifiques et médecins composant ce Conseil médical auprès du gouvernement, treize ont annoncé démissionner ce vendredi.

« Avec le temps, nous avons observé avec une frustration grandissante l'impossibilité pour les politiques de mettre en place des solutions optimales », ont-ils dénoncé, critiquant également la tolérance croissante dans les rangs du gouvernement et chez les fonctionnaires envers ceux qui nient l'existence du Covid et les anti-vaccins.

Car si le gouvernement encourage la vaccination, ses mesures sont jugées bien insuffisantes, dans un pays où pour l'instant, seulement 57% de la population est entièrement vaccinée. Le nombre de décès y est l'un des plus élevés du monde par rapport au nombre d'habitants (pour les pays ayant dépassé la barre des 100 000 décès).

Dès l'été 2021, le Conseil scientifique avait recommandé la vaccination obligatoire pour le personnel médical. Elle n'entrera finalement en vigueur que le 1er mars.

Par ailleurs, il y a quelques jours, le Conseil avait demandé la démission d'une haute fonctionnaire pour l'Éducation, qui avait décrété à la radio être contre l'obligation de vaccination, les vaccins étant selon elle encore « expérimentaux et avec des conséquences inconnues ».

Face à la vague Omicron qui arrive en Pologne, le Conseil scientifique a exhorté à étendre d'urgence la couverture vaccinale, en particulier chez les plus de 60 ans.

Alors que le ministère de la Santé a mis en garde contre la prochaine vague de Covid-19 ce mois-ci, le variant Omicron représente pour l'instant 10% des contaminations.

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