Royaume-Uni: le prince Andrew accusé de viols, comment réagissent les Britanniques?

Il n’est plus Sa Majesté royale. En effet, le prince Andrew ne pourra plus utiliser ce titre ni ses titres militaires. La couronne britannique réagit ainsi aux accusations de viols, dont les faits remontent à 2001, alors que le deuxième fils de la reine Elizabeth II va faire face à un procès. Comment réagissent les Britanniques ?

Le Palais de Buckingham a annoncé le retrait des titres militaires et royaux du duc d’York, accusé de viol et dont les faits remontent à 2001.
Le Palais de Buckingham a annoncé le retrait des titres militaires et royaux du duc d’York, accusé de viol et dont les faits remontent à 2001. AFP PHOTO / DPA / SWEN PFÖRTNER
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Face à cette décision, les Britanniques ont réagi avec un certain soulagement, rapporte notre correspondante à Londres, Emeline Vin. Le prince Andrew fera face aux juges en tant que civil, et ce qui préoccupait le plus, c’était l’argent et la question de savoir qui allait payer les frais judiciaires du deuxième fils de la reine. Ce quinquagénaire interrogé, qui dit n’avoir que faire de la famille royale, espère que les contribuables britanniques n’auront pas à payer la facture, qui pourrait s’élever à plusieurs millions de dollars.

C’est aussi le soulagement pour les plus monarchistes d’entre eux. Un Londonien explique par exemple que cela aurait fait tache de voir Andrew prendre part aux célébrations du Jubilé de Platine, les 70 ans de la reine sur le trône, en uniforme. La BBC raconte que plus tôt cette semaine, 150 vétérans ont adressé une lettre ouverte à la reine pour démettre Andrew de ses fonctions militaires, pour ne pas porter préjudice audit uniforme.

Le retrait des titres militaires, une décision prise par le prince Charles

Le palais de Buckingham a donc annoncé le retrait de ses titres militaires et royaux du duc d’York. Une annonce retentissante alors que cette affaire d’agressions sexuelles est de plus en plus embarrassante pour la monarchie britannique. Une décision très importante selon le journaliste et biographe Marc Roche qui estime qu’elle a été prise par le prince Charles et sous la pression des officiers de la garde royale.

« La décision de lui retirer le parrainage de régiments est prise historiquement par la reine. Mais dans ce cas, elle a été certainement prise par le régent, le prince Charles. Parce que la royauté britannique aujourd’hui, a une espèce de président non exécutif qui est la reine (âgée de 95 ans) et un directeur général de l’entreprise Windsor, qui est le prince Charles, qui est de facto régent. Et donc c’est lui qui a sans doute alléché sa mère en disant, qu’après la décision du juge new-yorkais il y aurait un procès civil sur une question de pédophilie. Il est hors de question qu’Andrew, avec qui il ne s’entend pas et qu’il n’aime pas, reste à la tête de ces régiments prestigieux, en particulier des gardes. »

Le journaliste et biographe estime qu’il y a sans doute eu des pressions pour qu’il renonce, par les officiers de ces régiments qui étaient embarrassés par cette filiation avec un homme qui est appelé à témoigner, à être au centre d’une affaire de mœurs.

Des mesures prises en amont d'une potentielle condamnation

Il y a donc un sentiment de soulagement, mais aussi un peu de surprise chez les Britanniques face à cette annonce. Certains s’étonnent d’ailleurs que ces mesures aient été prises avant le procès, et alors que le prince n’a pas encore été condamné.

Ce vendredi matin, les tabloïds rappellent qu’Andrew est souvent considéré comme le fils préféré de la reine, de quoi ajouter à la « brutalité » de la décision.

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