Attentats de Paris: l'Europe et la tentation du repli national
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Dans les heures qui ont suivi les premières attaques et surtout après l'annonce française du rétablissement des contrôles aux frontières, l'essentiel des pays de l'Union européenne ont décidé de renforcer leur sécurité. Entre les mesures de sécurité annoncées par les différentes capitales et les déclarations faisant le lien entre les attentats de Paris et l'afflux massif des migrants de Syrie suite à la découverte d'un passeport syrien près du corps d'un des kamikazes, l'Europe fait face à la tentation du repli national.
Avec notre bureau à Bruxelles,
Des réunions de crise ont eu lieu dès samedi dans l'essentiel des capitales européennes. Conseil national de sécurité en Belgique, organe d'évaluation de la menace terroriste en Espagne ; les instances réunies sont légion et cela a le plus souvent débouché sur un renforcement des contrôles aux frontières, en Allemagne, en Belgique, au Portugal ou aux Pays-Bas par exemple.
Les nouvelles règles de Schengen permettent ce rétablissement des contrôles mais si on y ajoute les pays qui construisent des barrières à leurs frontières depuis que la crise des migrants a empiré, la zone de libre circulation l'est de moins en moins.
Amalgame
De la même façon, la voix de ceux qui comme Jean-Claude Juncker ou Angela Merkel appellent à ne pas faire l'amalgame avec l'afflux des réfugiés syriens ne parvient pas à couvrir celle des pays qui veulent empêcher leur répartition dans l'Union.
Le futur ministre polonais des Affaires européennes a estimé que son pays n'avait plus vocation à accueillir des réfugiés, suivi en cela par le Premier ministre slovaque et le Premier ministre bulgare a appelé ses concitoyens à la vigilance envers les migrants au comportement suspect.
Contrôles renforcés à la frontière franco-belge
Depuis la nuit de vendredi à samedi, les contrôles aux frontières ont été rétablis dans le sens des entrées comme dans le sens de sorties du territoire. Le préfet du Nord, Jean-François Cordet, a rendu visite aux forces de l’ordre postées sur l'autoroute A 22 au niveau de la frontière belge : des policiers français et belges, mais aussi des gendarmes, des CRS, et des douaniers. Il en a profité pour faire le point sur ces premières 48 heures.
Il y a ici des professionnels qui sont capables de reconnaître la voiture et les personnes qui sont à l'intérieur qui mériteraient un contrôle plus poussé. C'est leur métier.
Sur l'autoroute A 22 au niveau de la frontière belge
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