Affaire de Tarnac : le juge Thierry Fragnoli dessaisi du dossier
Publié le : Modifié le :
Le juge du pôle antiterroriste français Thierry Fragnoli instruisait l'affaire dite « de Tarnac » depuis le début, en novembre 2008. Il a demandé et obtenu d'être dessaisi du dossier. Il s'agit d'une décision personnelle, difficile à interpréter, mais qui intervient dans un contexte plutôt difficile dans cette affaire très controversée.
Ras-le-bol, pression trop forte ou sentiment d'échec dans un dossier très chahuté, seuls sa hiérarchie et le procureur de la République de Paris savent, depuis une dizaine de jours, les motivations du juge Fragnoli pour demander à être dessaisi de l'affaire de Tarnac.
Ras-le-bol, peut-être, d'instruire depuis trois ans et demi sous les piques régulières des avocats des dix jeunes mis en examen, présentés comme des militants « d'ultra-gauche » dans le sabotage d'une ligne de train à grande vitesse en 2008. Cette défiance est même devenue une demande de récusation le mois dernier au motif d'un « manque d'impartialité du magistrat ».
Il est possible aussi qu'il ait pu s'agir d'une pression trop forte. Ce dossier, censé valider dès sa création la toute nouvelle Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et sa capacité à prévenir tout acte de terrorisme, a fini, faute de preuves, à ressembler à un excès de zèle policier. Le sentiment d'échec est tout autant envisageable dans une procédure quasiment réduite à brandir un livre en guise de fait matériel attestant de la fameuse association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme.
Quoi qu'il en soit, le juge Fragnoli jette donc l'éponge. Il impose ainsi la désignation d'un nouveau magistrat dans une instruction qui serait presque bouclée.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne