Les associations féministes prudentes face à la loi sur le harcèlement sexuel
Il y avait urgence depuis le 4 mai, date à laquelle le Conseil constitutionnel avait provoqué la stupéfaction en déclarant inconstitutionnel le délit de harcèlement sexuel. Devant le vide inacceptable ainsi laissé et les nombreuses victimes abasourdies, François Hollande avait promis une nouvelle loi. L'engagement est tenu puisque le texte est présenté ces mercredi 11 et jeudi 12 juillet 2012 en procédure accélérée devant les sénateurs, avant d'être soumis à l'Assemblée nationale le 24 juillet.
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Bien sur les féministes de la première heure sont venues manifester ce mercredi devant le Sénat, mais il ya aussi de très jeunes femmes comme Clara, sweat à capuche, militante à la Marche mondiale des femmes, qui veulent se faire entendre.
« On est venu dire aux sénateurs et sénatrices qu’on est attentives à la loi qui sera votée et qu’on a besoin en France d’une loi qui protège les femmes contre les pratiques de harcèlement sexuel, qui sont très répandues. Notamment au travail. »
Les sénateurs planchent sur un texte complexe, il s'agit de s'entendre sur les termes. Sabine Salmon, présidente de Femmes Solidaires, précise l'un des articles clés de cette loi :
« Un article 1er qui définit ce qu’est le harcèlement sexuel avec trois alinéas. Un premier qui définit le harcèlement sexuel avec des actes répétés, un deuxième qui le définit en acte unique et un troisième qui sont les circonstances aggravantes. On salue déjà cette structuration. Là où on est inquiètes, c’est sur le deuxième alinéa, puisque dans la définition d’aujourd’hui, on a peur qu’il y ait des risques de déqualification d’actes plus graves que le harcèlement sexuel comme des tentatives d’agressions sexuelles ou des tentatives de viol. »
Ce projet de loi sera soumis à l'assemblée le 24 juillet prochain.
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