France

Argent liquide, gros montant: doutes persistants sur la défense de Claude Guéant

Après l'avoir accompagné au ministère de l'Intérieur, Claude Guéant a été le secrétaire général de l'Elysée de Nicolas Sarkozy puis son ministre de l'Intérieur. Photo: le 25 juillet 2007 à Tripoli avec M. Kadhafi.
Après l'avoir accompagné au ministère de l'Intérieur, Claude Guéant a été le secrétaire général de l'Elysée de Nicolas Sarkozy puis son ministre de l'Intérieur. Photo: le 25 juillet 2007 à Tripoli avec M. Kadhafi. REUTERS/Pascal Rossignol

Claude Guéant a bien du mal à expliquer l’importante somme d’argent, 500 000 euros, ainsi que le paiement de factures en argent liquide. L’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy essaie de se justifier, mais de sérieux doutes persistent. Claude Guéant a-t-il touché de l’argent illégal ? Le ministère de l’Intérieur ouvre une enquête administrative, et le ministère de la Culture remet en cause sa version concernant la vente de tableaux.

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Deux volets dans ces versements douteux. « Douteux », l’adjectif est celui employé par l’actuel ministre de l’Intérieur, qui s’inquiète « du bon usage des frais d’enquête et de surveillance ». Et c’est là le volet numéro un : des primes versées à certains policiers en argent liquide pour préserver l’anonymat en cas de filature ou de recherche de renseignements.

Claude Guéant aurait ainsi touché entre 20 000 et 25 000 euros. Le problème, c’est qu’à la date où il a reçu cet argent, il n’était pas enquêteur. Il n’avait donc pas à toucher de telles enveloppes. Deux : à la date des factures retrouvées à son domicile, ce système de primes en liquide n’existait plus. Le gouvernement précédent l’avait aboli.

C’est là où s’installe le doute : la pratique aurait duré quelques années de plus, puisque comme l'a expliqué l’ancien ministre, « c’est nous, sous Nicolas Sarkozy, qui avons mis un terme en 2006 ». Au juge maintenant de rechercher où se situe la vérité.

Puis il y a ce deuxième volet, l’affaire des tableaux : deux toiles vendues à un « confrère  avocat malaisien » de Claude Guéant, qui refuse de donner le nom dudit confrère. Des peintures qui ont rapporté 500 000 euros à M. Guéant, affirme-t-il.

La loi française en matière d’œuvres d’art exige, pour un tel montant, un certificat d’exportation. L'ancien ministre ne l’a toujours pas montré. Il ne l'aurait même jamais demandé, selon le ministère de la Culture.

L’intéressé dit néanmoins posséder toutes les preuves, qu’il garde pour le juge d’instruction. Un premier rapport est attendu sous huit jours, des résultats plus approfondis dans un mois.

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