France: vive émotion suite au suicide d'un homme dans une école
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Un homme d’une cinquantaine d’années s’est suicidé ce jeudi 16 mai dans la matinée dans le hall de l'école maternelle et élémentaire privée catholique Saint-Pierre, située dans le 7e arrondissement de la capitale. À l’aide d’un fusil à canon scié, il s'est tiré une balle dans la tête, choquant une dizaine d’enfants de cours préparatoire qui ont assisté à ce suicide.
Cet homme âgé de 51 ans était connu des services de police pour des violences conjugales. Il se trouvait dans une situation personnelle compliquée, en raison notamment d'un divorce. Il aurait aussi fait l'objet d'un signalement aux services sociaux. Il habitait le 7e arrondissement de Paris. Un de ses enfants aurait peut-être fait un passage dans cette école, mais l'enquête le démontrera, d'après les policiers. Il ne portait sur lui aucun papier d'identité.
Cet homme est entré vers 11h30 par l'accès qui permet aux enfants de se rendre à la cantine du collège, au moment même où les élèves s'apprêtaient à partir déjeuner. La gardienne a tenté de l'empêcher de commettre son geste. Il l'a repoussé et a placé le canon de son fusil sous sa mâchoire. Il a tiré et est mort sur le coup.
D'après Bernard Boucault, le préfet de police de Paris, rien ne laissait penser qu'il voulait s'en prendre à quelqu'un dans cette école. Selon la police, l'homme était très agité et avait sur lui des documents liés à ses ennuis judiciaires. Il les aurait jetés autour de lui avant de commettre son geste.
Pour Vincent Peillon, « la sécurité de l'école n'est pas en cause »
Les enfants, âgés de 9 à 11 ans, et leurs parents, sont sous le choc. Les parents des élèves ne comprennent pas comment un homme armé a pu pénétrer dans l'établissement. « Il n’y a pas de sécurité. Les gens entrent, sortent... On l’a dit cinq cents fois », s’emporte ainsi Agathe Guichard, maman de deux petites filles scolarisées dans l’établissement. « On peut rentrer et sortir, il y a juste une dame, qui est absolument charmante, qui regarde les enfants qui rentrent et qui sortent. Il faut attendre, à chaque fois, qu’il y ait un problème pour faire les choses », conclut la mère d’élèves.
Vincent Peillon, en déplacement à Bruxelles, est rentré d'urgence à Paris et s'est rendu sur place. Le ministre de l'Education nationale a voulu couper court à toute polémique. « La question de la sécurité de l’école n’est pas en cause », a-t-il assuré. « Les personnels de l’école n’ont aucun reproche à se faire. Il était tout à fait normal, tous les parents le savent, que l’on accompagne ses enfants dans une école maternelle », a déclaré le ministre.
Lors de sa conférence de presse, le président de la République François Hollande a exprimé « l'émotion de toute la nation » par rapport à ce drame. « Tout sera fait pour venir en soutien à ces enfants et aux personnels. Et nos écoles doivent être protégées des violences », a encore affirmé le chef de l'Etat.
Suite à ce drame, la sécurité a été renforcée aux abords des établissements scolaires de la capitale.
Carole Damiani, docteur en psychologie à l'Inavem (Fédération nationale d'aide aux victimes et de médiation), explique comment les enfants vont être pris en charge, psychologiquement, après le traumatisme qu’ils ont subi. Elle souligne l’importance du rôle des parents dans cet accompagnement.
RFI : Comment la cellule de soutien psychologique va-t-elle se mettre en place ?
Carole Damiani : On va réunir les enfants qui ont été directement impliqués. On ne va surtout pas les mélanger avec ceux qui n’ont pas vu, pour que ceux qui n’ont pas vu n’entendent surtout pas ce que ces enfants-là ont à dire. Les enfants les plus directement impliqués vont pouvoir s’exprimer auprès de psychologues, qui vont les guider par des dessins, par des jouets, aussi, pour qu’ils puissent raconter, mettre en mots ce qu’ils ont vécu.
Et pour les parents, est-ce qu’il y aura un suivi ?
C’est important que les parents aient une guidance. Il ne s’agit pas de leur dire « faites ci » ou « faites ça », mais de dire aux parents : « Qu’est-ce que vous vous sentez prêts à faire ? » ; « Qu’est-ce que vous craignez ? ». Qu’ils s’expriment, eux aussi, sur leurs craintes, de façon à les aider à trouver les réponses adéquates, au bon moment. Souvent, les parents posent des questions : « S’il me demande de dormir avec lui, est-ce que je dois le faire ? » ; « Est-ce que cela ne va pas le pousser à régresser ? » Bon, il y a des questions très concrètes auxquelles on va essayer de répondre, avec eux. Et c’est essentiel. Si le parent va bien, surtout pour les petits, l’enfant ira d’autant mieux.
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