Saisie record de fausses aspirines en France
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Les douaniers du port du Havre, dans l’ouest de la France, ont mis la main sur plus d’un million de sachets de fausse aspirine. Les médicaments contrefaits en provenance de Chine, étaient dissimulés dans une cargaison de thé. Il s’agit de la plus importante saisie de contrefaçons de médicaments jamais réalisée en France et dans l’Union européenne.
Les quelque 1,2 million de sachets d’aspirine découverts par les douaniers du Havre n’avaient d’aspirine que le nom. Après analyse, ils se sont avérés ne contenir que du glucose, autrement dit du sucre. Dans un communiqué, le ministère de l’Economie a précisé que les produits saisis, dissimulés dans un chargement de thé, provenaient de Chine. La prise des douaniers se révèle être la plus importante saisie de contrefaçons de médicaments jamais opérée dans l’Hexagone et même dans toute l’Union européenne.
Les saisies succèdent aux saisies
Les faux médicaments devaient être livrés à une société espagnole dont le siège est aux îles Baléares. Selon les premiers renseignements obtenus sur cette entreprise, il semble qu’elle ait toutes les caractéristiques d’une société écran. Toujours selon Bercy, les contrefaçons étaient probablement « destinées à être vendues dans la péninsule ibérique, le sud de la France et l’Afrique francophone ».
Le marché de la contrefaçon de médicaments ne fait que croître et embellir ; c’est d’ailleurs devenu une préoccupation majeure pour les laboratoires et les autorités. En 2012, toujours en France, 100 000 produits de santé contrefaits ont déjà été découverts par les douaniers français, rappelle le communiqué du ministère de l’Economie. En 2011, encore au Havre, ce sont quelque dix tonnes de faux médicaments cachés dans deux conteneurs en provenance d’Asie qui avaient été interceptés, constituant le précédent record. Dans cette cargaison figuraient des anti-inflammatoires musculaires, des compléments vitaminiques et des solutés contre la chute des cheveux…
Mais c’est en Afrique, à la fois lieu de fabrication et de revente de faux médicaments, que s’est produite une des plus importantes saisies de ces dernières années. En juillet 2012, une opération douanière internationale a frappé fort et en plusieurs points simultanément. Ce jour-là, ce sont 82 millions de doses de médicaments contrefaits ou de contrebande (antipaludéens, antibiotiques, antiparasitaires, contraceptifs, traitements contre la stérilité) qui sont saisis dans 16 ports africains pour une valeur estimée à 30,7 millions d’euros.
10% des médicaments vendus sont des faux
Mais, comme pour la lutte contre le trafic de drogue, pour une marchandise interceptée, des quantités d’autres passent à travers les mailles du filet. La comparaison entre les deux réseaux ne s’arrête d’ailleurs pas là : l’un et l’autre rapportent beaucoup d’argent. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, celui des médicaments est encore plus rentable que celui des stupéfiants tout en comportant beaucoup moins de risque. Si on en croit les laboratoires Sanofi, les profits engendrés par la contrefaçon de médicaments auraient atteint 75 milliards de dollars en 2010.
Il n’est donc pas si surprenant que dans le monde, environ 10% des médicaments vendus soient des faux ; en Afrique et en Asie, ce taux grimpe à 30%. Dans le meilleur des cas, ces produits sont inefficaces comme c’est le cas de l’aspirine saisie au Havre, mais le plus souvent, ils sont dangereux et mettent en danger la santé des utilisateurs. Ainsi, dans le cas de médicaments antipaludéens ou anticancéreux contrefaits, des malades croyant se soigner risquent carrément leur vie sans le savoir.
La montée en puissance d’internet comme acteur du marché du médicament a également facilité la prolifération de faux dans le monde. Selon l’Organisation mondiale pour la santé (OMS), plus de 50% des médicaments achetés sur des sites en ligne créés et fermés rapidement, sont des contrefaçons. Les consommateurs de bonne foi sont ainsi facilement piégés. Mais depuis décembre 2012, la vente de médicaments sur internet en France est réglementée, en transposition d’une directive européenne.
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