Loi Travail: malgré les grèves, Manuel Valls reste intraitable
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Ce jeudi marque la huitième journée de grèves et de manifestations contre la loi Travail en France. La CGT est mobilisée dans plusieurs raffineries, mais le gouvernement reste ferme : pas question de reculer. A l'Assemblée nationale, Manuel Valls a écarté tout compromis sous la pression de la rue ou d'un syndicat.
« La CGT ne fait pas la loi dans ce pays ! », assurait Manuel Valls mercredi devant l’Assemblée nationale. Droit dans ses bottes, le Premier ministre n'a pas l'intention de bouger d'un iota face aux blocages de la CGT. Le Premier ministre est très clair : « il n'y aura ni retrait, ni remise en cause » de l'article 2 sur les accords d'entreprise.
Un rappel à l'ordre adressé notamment à Bruno Le Roux. Le chef des députés socialistes s'était dit prêt à rediscuter cet article et n'exclut toujours pas de le faire. « L’exécutif doit être en écoute totale de son groupe parlementaire pour essayer d’améliorer encore ce texte, dont personne ne peut considérer qu’il est définitif », affirme Bruno Le Roux.
Mais l'heure n'est pas encore aux mains tendues et à l'ouverture. Aux yeux de plusieurs élus de gauche, Bruno Le Roux fait une « erreur de timing, déclare l'un d'entre eux, car l'épreuve de force n'est pas finie ».
Pendant ce temps, la droite ricane, pas mécontente de voir l'exécutif en difficulté. Le député Les Républicains Eric Ciotti est même à deux doigts de voter une possible motion de censure de la gauche contre le gouvernement. « Je considère que ce gouvernement est nuisible pour la France, qu’il est désormais incapable de gouverner, affirme Eric Ciotti. Il a déjà fait beaucoup de dégâts, je veux éviter qu’il en accomplisse encore, donc je souhaite que l’expérience socialiste s’arrête. Si le moyen est de voter la censure, je la voterai. »
Le bras de fer retourne aujourd’hui dans la rue. Une journée test pour le gouvernement. Selon un sondage publié mercredi par BFMTV, près de sept Français sur dix seraient favorables au retrait du projet de loi Travail « pour éviter un blocage du pays ».
■ La grève s’étend aux centrales nucléaires
Après la grève dans les transports et dépôts de carburant, les raffineries bloquées, les préavis de grève dans les aéroports, au moins 16 des 19 centrales nucléaires françaises ont voté la grève, affirme un porte-parole de CGT Energie. A la centrale de Nogent-sur-Seine, située à une centaine de kilomètres au sud-est de Paris, le mouvement prendra plusieurs formes. « Nous avons voté deux principales modalités, explique Jean-Claude Colin, délégué syndical CGT. D’abord, une baisse de la production d’électricité. En fonction de ce qu’il se passe, on peut déconnecter complètement la centrale du réseau d’électricité, donc arrêter la production d’électricité. Ensuite, deuxième modalité, nous opérerons un filtrage au niveau des entrées et des accès à l’usine. »
Les cheminots de la SNCF, eux, reconduisent leur mouvement de grève à l'appel des syndicats CGT et Sud Rail. C'est leur cinquième mobilisation depuis début mars. Ils espèrent ainsi faire pression sur le patronat dans les négociations pour fixer leurs futures conditions de travail après l'ouverture à la concurrence, en 2020.
Mercredi, un cheminot sur dix a cessé le travail selon la direction, soit un chiffre en baisse par rapport à la semaine dernière.
Il y a un climat social qui n'est pas que SNCF, qui fait qu'il y a beaucoup de personnes qui elles-mêmes sont d'accord avec ce qui se passe.
A la gare Saint-Lazare, à Paris
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