Vers une vague verte aux municipales en France

Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Perpignan, Rouen ou encore Besançon. La liste des villes où les écologistes pourraient finir en tête du premier tour des municipales, s'allonge. À trois semaines du scrutin, l'hypothèse d'une déferlante verte se confirme.

David Belliard, candidat EELV à la mairie de Paris aux élections municipales 2020.
David Belliard, candidat EELV à la mairie de Paris aux élections municipales 2020. BERTRAND GUAY / AFP
Publicité

Les écologistes sont portés par l'air du temps. Hiver doux, canicules en été, incendies, pics de pollution... Il devient difficile d'ignorer les conséquences du réchauffement climatique. Les élections européennes l'ont montré : les thèmes défendus par les Verts sont porteurs. Il y aura d'ailleurs une nouvelle Marche pour le climat à Paris et dans plusieurs villes de France le 14 mars, veille du premier tour.

Toutefois, ce contexte favorable ne suffira pas. L'électorat écologiste est essentiellement jeune et urbain. Les Verts devraient donc faire de très bons scores dans les grandes villes, au premier tour. Mais au second, ils devraient avoir du mal à transformer l'essai.

Pour décrocher des mairies, il leur faut absolument convaincre qu'ils sont capables de gérer une ville, pas seulement de s'occuper des arbres et des pistes cyclables. Yannick Jadot l'a bien compris. L'homme fort d'EELV s'est lancé depuis le début de l'année dans un grand tour de France. Il fait profiter les candidats de sa notoriété et les encourage.

« Nous devons conquérir le pouvoir, non pas pour l'occuper, mais pour l'exercer ! », s'est exclamé début février l'eurodéputé lors du meeting de David Belliard, candidat EELV à la mairie de Paris. Notre responsabilité n'est plus de commenter, d'alerter, d'écologiser je ne sais quel parti politique. Nous sommes là pour écologiser la société ! » À chaque déplacement, Yannick Jadot incite ses troupes à endosser le costume de premier édile. « Transpirez l'envie d'être maire ! » leur a-t-il enjoint à Villeurbanne.

Des candidats encore un peu verts

Les écologistes ont encore du mal à convaincre qu'ils ont les épaules assez larges pour gouverner. Leurs prestations lors de meetings ou de prises de parole publiques ne sont pas toujours à la hauteur. L'exercice reste encore nouveau pour certains d'entre eux. Même si la plupart des têtes de liste vertes ont déjà été conseillers municipaux, les écologistes sont plus habitués à travailler dans l'ombre qu'à être en première ligne.

Pourtant, ils le répètent sur tous les tons : ils sont prêts à exercer le pouvoir. Grégory Doucet, candidat EELV à Lyon en tête dans les sondages, l'assure : les écologistes lyonnais travaillent à leur campagne depuis fin 2018. Leur programme est bouclé et Grégory Doucet est parfaitement opérationnel.

« Avant de m'engager en politique, je dirigeais des équipes de plusieurs centaines de personnes dans différents pays d'Afrique de l'Ouest, raconte-t-il. Je gérais des budgets de plusieurs dizaines de millions d'euros. »

Surtout, il met en avant l'équipe « solide » qu'il a constituée autour de lui. Des profils choisis pour leurs compétences et leur expérience, « pas pour leur histoire politique », insiste Grégory Doucet qui revendique une autre manière de faire.

Un gage de crédibilité : l'expérience réussie de Grenoble

Pour prouver qu'ils sont capables d'exercer le pouvoir, les Verts mettent également en avant le cas de Grenoble, seule grande ville française gérée par un écologiste, Eric Piolle. Élu en 2014, il est largement en tête dans les sondages.

Pour le maire de Grenoble, ce qu'il a réussi à faire dans sa ville, d'autres écologistes peuvent parfaitement le faire ailleurs. « La démonstration est faite que ça marche. Tout le monde promettait à un moment l'effondrement. Mais ça n'a pas été le cas. Au contraire ! Ça fonctionne pour la transition écologique, l'alimentation, la vie quotidienne, pour le monde économique... »

Alliances au second tour

Pourtant, malgré tous leurs efforts, les écologistes n'y arriveront pas tout seuls. Là où ils ont choisi d'y aller en solo – c'est le cas dans la majorité des grandes villes –, ils devront nouer des alliances au second tour, notamment avec les socialistes.

Mais ils espèrent que les rapports de force issus des urnes confirmeront leur leadership à gauche. Avec évidemment dans le viseur, l'élection présidentielle de 2022.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI