Coronavirus: l'impossible confinement des migrants de Calais
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Voilà deux semaines que le confinement a commencé en France. Plusieurs associations ont écrit aux Nations unies pour contraindre l'Etat français à protéger les quelque 1 200 migrants de Calais.
A Calais, la détresse sanitaire s'ajoute désormais à la détresse humaine. Répartis sur cinq lieux de vie, dans des tentes ou sous des hangars, plus de 1 200 migrants sont confrontés aux risques du Covid-19. Quelques associations mandatées par l'Etat leur distribuent des repas froids, générant des rassemblements. Impossible dans ces conditions de lutter efficacement contre l'épidémie, s'alarme Camille Boittiaux, de l'association Refugee Rights Europe :
« Comment se laver les mains régulièrement quand le point d'eau est situé à plusieurs kilomètres ? Comment respecter l'interdiction de rassemblement lorsque les lieux de distribution constituent la seule option pour ce nourrir donc les personnes n'ont pas le choix d'y aller. Comment appeler le 15 sans avoir accès à un téléphone ou une prise pour le charger puisque tous les locaux des associations sont fermés ? »
Selon les associations, l'épidémie de Covid-19 renforce la vulnérabilité de ces personnes à la rue. Elles dénoncent une action trop timorée de l'Etat. Dans une lettre ouverte adressée vendredi 27 mars aux Nations unies, elles demandent la mise en place urgente de réponses face à la situation.
« Il faut mettre en place des mesures concrètes et adaptées et arrêter immédiatement les expulsions des camps et campements qui continuent. On a eu plus de 25 expulsions des lieux de vie à Calais depuis le début du confinement, rapporte Camille Boittiaux. Nous demandons aussi à l'Etat de garantir la continuité de l'accès aux droits et aux besoins fondamentaux : les distributions alimentaires, l'accès aux dispositifs sanitaires, à l'eau potable... à Calais ou ailleurs. »
De son côté, la maire de Calais Natacha Bouchart prévoit l'ouverture de centres d'accueil et de confinement sur le littoral. La mise à l'abri des migrants devrait commencer dès ce mardi matin. Entre Grande-Synthe et Calais, près de 1 600 femmes, hommes et enfants réfugiés vivent dans des conditions insalubres selon un décompte des associations sur place.
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