Alexandre Benalla à son procès: «Je suis dans mon rôle de citoyen »
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Alexandre Benalla, ancien chargé de mission à l’Élysée, comparaît pour avoir brutalisé un couple et participé à des interpellations, lors des débordements de la manifestation du 1e mai 2018, alors qu’il accompagnait des membres des forces de l’ordre. Ainsi que l’usage frauduleux de passeport diplomatique. L’affaire avait fait scandale en juillet 2018 quand des vidéos étaient parues dans les médias.
Avec notre envoyée spéciale, Marie Casadebaig
Ce mercredi 22 septembre, Alexandre Benalla a dû s’expliquer sur sa participation à l’interpellation d’un manifestant, dans le jardin des plantes, à Paris. Il avait été filmé, en compagnie d’un autre prévenu, son ami et ancien employé du parti LREM, Vincent Crase. Tout cela s'est déroulé quelques heures avant l’agression d’un couple de manifestants, place de la Contrescarpe.
Alexandre Benalla était censé être aux côtés des forces de l’ordre ce jour-là comme simple observateur. Son ami Vincent Crase aussi. Pourtant, les vidéos montrent les deux hommes embarquant de force un manifestant. L’ancien chargé de mission lui tord le bras dans le dos, l’autre lui redresse le torse. « À ce moment-là, se justifie Alexandre Benalla, je ne suis ni employé de l’Élysée, ni observateur, je suis dans mon rôle de citoyen. » Et le trentenaire d’évoquer un réflexe face à un homme qui vient de donner un coup de pied dans le dos d’un CRS.
Benalla : « Si je n’avais pas été là… »
Des policiers se mettent à pourchasser le suspect. Alexandre Benalla suit le mouvement. Un agent interpelle le fuyard et pensant que les deux observateurs sont des collègues, leur confie le manifestant. L’assesseur l’interroge : n’ont-ils jamais eu l’idée de préciser qu’ils n’étaient pas policiers ? Et de refuser de participer à cette interpellation ?
Alexandre Benalla évoque le feu de l’action, un moment d’adrénaline. Il n’y a pas pensé. Son récit, encore passionné trois ans après les faits, est celui d’une mission, d’un devoir de citoyen, pour rendre justice. Le trentenaire, calme mais ferme, ne montre aucun signe de regret, au contraire, il parle même de fierté : « Si je n’avais pas été là, se défend-il, le manifestant n’aurait jamais été condamné pour l’agression de ce CRS. »
Le juge s’étonne d’un tel engagement, ce 1er-Mai, avec une pointe d’ironie. Sur les vidéos, lui et son ami Vincent Crase avancent au milieu d’une dizaine de CRS.
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