Procès du 13-Novembre: un commissaire dans l’enfer du Bataclan

L'intérieur de la salle d'audience construite spécialement pour le procès des attentats du 13-Novembre, dans le Palais de Justice de Paris, le 2 septembre 2021.
L'intérieur de la salle d'audience construite spécialement pour le procès des attentats du 13-Novembre, dans le Palais de Justice de Paris, le 2 septembre 2021. © Thomas Coex, AFP

Ce mercredi 22 septembre, deux témoignages forts ont marqué le procès du 13-Novembre. Celui du chef de la BRI, Christophe Molmy, qui a mené l'assaut contre les terroristes du Bataclan, et celui du commissaire de la BAC, qui est entré le premier dans les lieux et a tué un terroriste, quelques minutes seulement après le début de l'attaque dans la salle de spectacle.

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Le soir du 13 novembre 2015, le numéro de la brigade de nuit parisienne patrouille avec son chauffeur lorsqu'il reçoit l'alerte d'une attaque au Bataclan. La suite, ce commissaire de la BAC l'a racontée lors de l'audience, avec des mots qui peuvent choquer les oreilles sensibles. Le calme du commissaire venu témoigner à la barre contraste avec l'horreur qu'il va décrire pendant près de deux heures. Arrivé en premier sur les lieux, armé de sa simple arme de service, il prend la décision d'entrer dans la salle sans attendre les renforts : « Il faut y aller », dit-il à son chauffeur

« On a poussé les portes en se disant qu'on ne les repasserait peut-être jamais dans l'autre sens », commence-t-il. Le commissaire confessera d'ailleurs, la voix nouée, avoir pris quelques instants derrière un poteau, pour dire mentalement au revoir à ses proches. Dos à la salle d'audience médusée, il décrit ensuite une succession de scènes apocalyptiques. D'abord, celle « d'un tapis de corps, parfois sur plus d'un mètre de hauteur » dans la fosse du Bataclan. Puis, lorsqu'il parvient à tirer sur un terroriste situé sur la scène, « une explosion retentit, celle de sa ceinture d'explosifs, et des confettis semblent voler. Cela s'avérera être de la chair humaine. »

À deux reprises, le commissaire retournera à l'intérieur de la salle, notamment pour extraire des blessés « extrêmement lourds à déplacer, car leurs vêtements étaient imbibés de sang », explique-t-il calmement. La voix nouée, le commissaire conclut : « On avait que notre courage à opposer aux terroristes. »

De son côté, Christophe Molmy, le chef de la brigade qui a mené l'assaut pose raconte tout aussi calmement les actes de bravoure de ses hommes. Comme lorsque le bouclier de la colonne d'assaut trébuche sur une marche et tombe au sol, les hommes qui continuent d'avancer sous le feu des terroristes. « À ce moment, mes hommes se visualisent morts », décrit Christophe Molmy.

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